Le 6 septembre, La Petite Cellule Dalein Diallo, prési de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), était chez nos confrères de TV5. Il s’est prononcé sur la conduite de la transition, les dernières manifs, ses ennuis judiciaires ou encore sur le cas Ousmane Gawa Diallo, ministre des Télécoms et mégaphone du gouvernement de la Transition.
Il s’était muré dans le silence. Au lendemain d’une manif réprimée dans le sang, La Petite Cellule Dalein Diallo, prési de l’UFDG, a décidé de briser le silence. Il a choisi la chaîne francophone TV5 Monde pour s’exprimer sur ce qui se passe en Guinée. L’opposant à la junte n’est pas allé du dos de la cuillère, pour dresser un tableau sombre de la Transition, s’insurgeant notamment contre la la répression des manifs politiques : «Rien ne doit justifier les violences infligées, ces derniers temps, à la population de Conakry. Nous avons 30 morts, la plupart, tués à bout portant. Ils n’ont pas eu droit à la justice, alors que les engagements internationaux de la Guinée, la Charte de la transition reconduisent ces droits et libertés».
Voilà deux ans maintenant que le CNRD trône sur la Guinée. Mais le dialogue tant vanté n’a toujours pas lieu. La Petite Cellule Dalein Diallo et d’autres leaders politiques et sociaux réunis au sein des Forces vives de Guinée ne veulent poing s’associer à un «simulacre de dialogue». La junte a beau dialoguer avec une frange d’acteurs politiques jugés accommodants, il n’en reste pas moins que les choses ne bougent pas. Pour la Petite Cellule Dalein Diallo, les bidasses manquent de bonne foi : «Le dialogue politique suppose qu’il y a un ordre du jour, des délégations de partis raisonnables… Pour nous, le dialogue politique pendant la transition est de définir les conditions d’organisation des élections. Malheureusement, la junte n’a jamais voulu qu’il y ait un dialogue structuré et crédible. Vous savez, en Guinée, il y a une crise de confiance profonde entre la junte et la classe politique». Il brandit comme preuves, le refus de la junte que le dialogue soit présidé par la CEDEAO, mais surtout la volonté du mystère de l’Administration du trottoir d’organiser les prochaines échéances électorales à la place d’un organe indépendant de gestion des élections.
Air Guinée, une tentative d’élimination ?
Le prési de l’UFDG est en exil depuis avril 2022. En Guinée, il fait face à une procédure judiciaire dans le cadre de la cession d’un coucou de la compagnie Air Guinée, quand il était ministre des Transports. Il est certes inculpé avec d’autres acteurs, mais lui voit une manière pour la junte de le mettre hors du processus électoral : «Tout le monde sait que ces accusations sont fausses et sans fondement… C’est juste une tentative d’élimination, de nuire à mon honneur et à ma réputation que de me rendre responsable de cette transaction. Elle a non seulement été approuvée en Conseil des ministres, mais le Président de la République d’alors a également pris un décret, le ministre de l’Economie et des Finances et ses structures compétentes ont mis en œuvre cette décision du Conseil des ministres, sans même associer le ministre des Transports que j’étais». Il rappelle que le processus n’a été géré que par des cadres (en bois) du mystère de l’Economie et des Pitances : « Il y a une disposition qui a été adoptée par l’Assemblée nationale qui rend le ministère des Finances responsable de la privatisation. Le ministère en question a mis en place des commissions dans lesquelles n’était présent aucun représentant du ministère des Transports. Ces commissions ont procédé à la liquidation de l’entreprise, à l’inventaire des actifs, à leur revalorisation et à la négociation avec le repreneur sans qu’aucun cadre des Transports ne participe à l’opération ».
Ousmane Gawa Diallo ne casse plus son rêve d’évincer La Petite Cellule Dalein Diallo de la tête de l’UFDG. Le mégaphone du goubernement accuse son ancien mentor d’avoir manœuvré pour l’exclure injustement. Le ministre dénonce aussi un refus des instances du parti d’organiser un congrès. Le prési de l’UFDG, lui, se justifie : « 2020, c’était la Covid-19, il faut savoir que l’UFDG dispose de plus de 100 fédérations. Il y en a 50 à l’étranger, 50 à l’intérieur du pays. Il faut faire venir les congressistes, payer leurs frais de transport et organiser le congrès. On n’a pu l’organiser. Aujourd’hui, nous sommes en train de préparer ce congrès, il aura bien lieu ». Mais Cellou Dalein prévient : aucune chance qu’Ousmane Gawa fasse partie : « Les postes sont réservés à ceux qui sont membres du parti, qui ont le droit de se présenter. Il (Ousmane Gaoual Diallo Ndlr) est exclu du parti pour faute grave, il n’a pas à donner son avis par rapport à ce qui se passe à l’intérieur du parti ». Sûr que le ministre des Télécoms du CNRD appréciera.
Yacine Diallo