Depuis lundi 18 septembre, les habitants de Boffa réclament l’électricité dans la rue. Pendant deux jours, les activités sont paralysées dans la ville, la route nationale (Conakry-Boké) bloquée, empêchant les usagers de circuler. Les agents de maintien d’ordre composés de policiers et gendarmes ont été déployés dans la soirée du mardi 19 septembre. Ils ont dispersé les manifestants à coup de gaz lacrymogène. Des échauffourées ont éclaté entre les habitants en colère et les forces de l’ordre, du gaz lacrymogène contre des jets de pierre. Les manifestants accusent les agents de sécurité de tirer à balles réelles. D’aucuns parlent de blessés par balles.
Jusque dans la journée du mercredi 20 septembre, la ville de Boffa est restée en ébullition. Les routes barricadées, des pneus brûlés, des boites de gaz lacrymogène jonchaient les rues. Sur sa page Facebook, une dame appelée Aicha Boffa a publié des photos de sa maison vandalisée, portes et fenêtres cassées. Jointe au téléphone par notre rédaction, elle accuse des forces de l’ordre d’être auteures de ce vandalisme. « Ma maison se trouve au bord de la route. Les policiers et gendarmes l’ont cru un refuge des manifestants. Ils ont défoncé la porte, cassé tout dedans. Ils ont vandalisé la marchandise de ma nièce qui s’est évanouie suite au gaz lacrymogène, elle se trouve à l’hôpital. »
Aicha rappelle que Boffa n’a ni électricité ni eau dans les robinets alors que de nombreuses sociétés minières exploitent de la bauxite dans cette préfecture. Selon elle, le « calme est revenu dans la soirée, Boffa est encerclée par les forces de l’ordre qui tirent à balles réelles. Les habitants sont terrés chez eux, personne n’ose sortir de sa maison. Nous entendons les coups des fusils. Nous avons ramassé des balles comme preuve ».
Une autre source rapporte que l’électricité a été rétablie à 15h, dans la ville. Mais la tension est toujours à Boffa.
Nous vous reviendrons dès que nous aurons d’autres informations.
Ibn Adama