Les habitants de Boffa sont descendus dans la rue lundi 18 septembre, pour réclamer l’électricité dans leur ville. Durant toute la journée, les manifestants ont barricadé la route principale à l’aide de troncs d’arbres, de cailloux et d’autres objets, empêchant ainsi la circulation. Selon des témoins, aucune autorité, encore moins un agent des forces de l’ordre n’a pointé, pour entamer des négociations ou disperser les manifestants. Déterminés à avoir l’électricité dans leurs ménages, les habitants de Boffa ne comptent pas céder jusqu’au rétablissement du courant électrique.
Mamadouba en colère explique que la ville de Boffa, certes riche en minerai, abrite des sociétés minières, mais elle est sevrée de tout. Pas d’eau, ni électricité, les infrastructures de base inexistantes. D’où la grogne, pour attirer l’attention des autorités. « Il n’y a pas eu de travail à Boffa aujourd’hui, aucune activité, même le port est fermé. Les gens sont décidés à avoir le courant cette fois-ci. Souvent, l’électricité ne vient qu’à 22h et reste jusqu’à 2h du matin, même ça, ce n’est pas régulier. Pourtant, les poteaux du courant de Souapiti passent dans la ville. Et puis, nous avons au moins sept sociétés minières qui exploitent la bauxite dans la zone. Nous sommes fatigués, nous sommes aussi des Guinéens, nous voulons le bien-être », clame-t-il.
Cette manifestation a fortement affecté les usagers de la route Conakry-Boké (zone économique du pays) et vice-versa. « Depuis le matin, nous sommes bloqués à Boffa, alors que nous partions à Boké pour une activité. Il y a de nombreux véhicules garés des deux côtés, personne ne peut passer. Nous sommes là, nous attendons de voir s’ils vont libérer la route, sinon on retourne à Conakry », a indiqué Lamarana, aux environs de 17h.
Jusqu’au moment où nous mettions en ligne, Boffa était paralysée par la manifestation.
Ibn Adama