Le 11 septembre, la Haute autorité de la communication (HAC) a suspendu pour un mois le site d’informations depecheguinee.com et le directeur de publication Abdoul Latif Diallo. Le Réseau des médias sur internet en Guinée (Rémigui) se fait entendre.

Au confrère la HAC reproche d’enfreindre à l’ethnique et la déontologie et le Code de bonne conduite du journaliste. « Scandale au Barreau de Guinée : Pratiques douteuses, corruption, faux en écriture mis en lumière par le rapport d’inspection de 2022» n’a pas plu, l’ancien Bâtonnier Me Djibril Kouyaté se sent morveux.

Le 21 août, il a déposé une plainte à la HAC pour «violation de l’éthique et de la déontologie de la profession de journaliste et de diffamation par voie de presse.» La HAC reproche au confrère de se servir d’« un compte-rendu et proposition » de l’Inspection générale des services judiciaires et pénitentiaires pour porter des accusations contre Me Djibril Kouyaté et Cie. Selon la HAC, Abdoul Latif Diallo n’a recoupé l’information «ni avant ni après affichage de l’article. Le genre journaliste utilisé (compte-rendu) a été altéré par des commentaires, aboutissant à un mélange de genre qui n’est pas admis dans le traitement de l’information.»

Rémigui renâcle

Le 12 septembre, en conférence de presse, le Rémigui s’est fait entendre. «On aurait pu écouter les uns et les autres avant de se faire une opinion. C’est la première fois qu’Abdoul Latif Diallo et son média écopent de sanctions. Pourquoi il n’y a pas eu d’avertissement ou de blâme ? Si, au cours de ce mois ou autre, depecheguinee.com commet une autre faute, on pourra l’interdire de fonctionner. C’est-à-dire que l’on est à un pas de la fermeture ou de l’interdiction du média. La décision est grave. On est en train de banaliser peu à peu la fermeture des médias », observe Thierno Amadou Camara, le président du Rémigui. Pour lui, les mis en cause auraient dû exercer leur droit de réponse. «Selon notre confrère, le Barreau de Guinée ne l’a jamais contacté à la suite de la publication de l’article pour un droit de réponse. Nous respectons la HAC. Nous la rapprocherons pour revoir les choses, pour nous, la décision n’est pas proportionnelle aux fautes reprochées à notre confrère ».  

Le Rémigui n’exclut pas de saisir la Cour suprême de la suspension de la décision de la HAC, si les choses ne s’arrangent avec la HAC.   

Yaya Doumbouya