Le 17 août, l’Association des magistrats de Guinée appelait ses membres à un débrayage. Elle comptait ainsi protester contre les sanctions jugées « fantaisistes » prises par le Garde des Sceaux contre deux de leurs. Depuis, les cours et tribunaux du pays restent paralysés, et les magistrats ne sont pas prêts à reprendre le boulot. Au contraire, ils pourraient accentuer la pression en organisant un sit-in et une marche pacifique la semaine prochaine.
Charles Wright voit ce débrayage comme une façon pour les magistrats de saboter son département. Il menace de prendre les grévistes comme des fonctionnaires qui ont abandonné leurs postes. Cette posture du ministre n’inquiète pas outre mesure les grévistes : « Nous avons pris acte de ses menaces. Je pense que tous les magistrats de Guinée seront quasiment suspendus. Dans les jours à venir vous verrez peut-être et malheureusement des actes de suspension de l’ensemble des magistrats de Guinée. Pour nous, ce combat que nous menons n’a rien à voir avec un individu. Nous sommes dans une logique et si ce mouvement est considéré comme un abandon de poste, le ministre peut tirer les conséquences qu’il veut. Nous ne céderons pas à ces menaces-là», explique Théophile Magloire Kouadio, porte-parole de l’AMG.
Il invite Charles Wright à changer de fusil d’épaule, en acceptant de faire face à leurs revendications : « Nous avons réitéré à plusieurs reprises que ce n’est pas ces mots qui vont nous faire reculer. Ce qui peut nous faire reculer, ce sont les revendications que nous avons portées. Au-delà, nous ne voyons pas ce qui peut nous faire reculer, pas en tout cas une menace».
Yacine Diallo