Les enseignants contractuels ne lâchent pas prise. Le 18 septembre, nombreux d’entre eux ont manifesté dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. Ils réclament le paiement d’arriérés de salaire et de primes d’incitation.
La rentrée scolaire 2023-2024 pointe à l’horizon, mais ce n’est pas la grande sérénité au sein du secteur de l’enseignement pré-universitaire. Le bras de fer entre le département en charge de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation et les enseignants contractuels est loin de s’estomper. Au contraire, ces derniers ont battu le pavé, notamment à Kindia, N’Zérékoré, Kankan et Labé, pour crier leur ras-le-bol. A Kindia, les grévistes se sont retrouvés devant la mairie. Ils scandaient «Vive l’engagement des enseignants contractuels à la fonction publique» ; « A bas l’intimidation ». « Pas d’argent, pas de rentrée » ; « Nous sommes là pour montrer notre mécontentement face à la mauvaise volonté du gouvernement », clame un des responsables des contestataires. Selon lui, le gouvernement de Bernard Goumou leur doit 9 mois d’arriérés de salaire et 12 mois de prime d’incitation. Ces manifestants exigent des autorités de la transition le paiement intégral de leur dû. A défaut, ils menacent de boycotter la rentrée scolaire : « Nous allons passer à la vitesse supérieure ».
A N’Zérékoré, les manifestants se sont donné rendez-vous dans l’enceinte d’une école primaire du centre-ville avant de rallier la Direction préfectorale de l’éducation. Moriba Doualamou, coordinateur régional du mouvement, promet d’affecter la rentrée scolaire dans la zone si les autorités de la transition ne font pas face à leurs revendications : « Nous manifestons tout simplement pour exiger à la représentation locale de l’Etat de payer nos 9 mois de salaires et nos 12 mois de primes d’incitation, mais surtout de nous payer au plus tard le 20 septembre. Si toutefois nos conditions ne sont pas respectées, nous allons user de toutes nos forces, de tous nos pouvoirs pour empêcher la rentrée des classes ici à N’Zérékoré ».
Au même moment, d’autres enseignants contractuels manifestaient à Kankan et à Labé pour les mêmes motifs.
Fin août dernier, le mouvement syndical et le gouvernement ont trouvé un accord pour faciliter l’intégration de ces contractuels à la Fonction publique. L’accord prévoit notamment l’organisation d’un concours. Mais cet accord a été rejeté par la plupart des concernés, qui veulent un engagement sans concours. Ce que rejettent les autorités de la transition.
Yacine Diallo