Le bicéphalisme à la tête de la Fédération guinéenne de Basketball est loin de se terminer. Mardi 12 septembre, le clan Amadou Tafsir Camara a animé un point de presse à Conakry, pour faire une mise à jour sur l’actualité du Basketball guinéen et annoncer le lancement du championnat national de League 1, malgré la crise.

C’est reparti pour un nouvel épisode à la Feguibasket. Tout a débuté en 2018 quand le président sortant a voulu modifier les textes de la Fédération pour s’offrir un 3ème mandat. Cinq ans après, malgré un changement de régime politique et de ministre des Sports, aucun compromis n’a été trouvé, afin que le dossier soit définitivement clos.

Le 5 décembre 2021, trois mois après sa nomination comme ministre de la Jeunesse et des Sports, Lansana Béa Diallo a suspendu les deux clans qui se disputent la Fédération guinéenne de Basketball. Il saisit la FIBA (Fédération internationale de basketball) pour mettre en place un Comité de normalisation, Conor, qui dirigera la Feguibasket jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé entre les deux camps. Sauf que le ministre continuerait de financer les compétitions et à délivrer d’ordre de mission à l’une des parties (Fédération dirigée par Sakoba Keita). « Un complot », dénonce le clan, Amadou Tafsir Camara.

À la conférence de presse de ce mardi animée par Amara Babila Keita, le vice-président de la seconde feguibasket, accompagné du trésorier et du chef de la commission compétition, se targuent de représenter 95% du Basket guinéen. Amara Babila Keita s’interroge : « Comment comprendre que le ministère soit au courant du problème depuis sa nomination et qu’il continue à financer l’une des fédérations ? Ce sont les mêmes pratiques que celles du temps d’Alpha Condé et Bantama Sow qui continuent. Il a annoncé la suspension des deux fédérations, mais il donne le quitus à l’une d’elles pour représenter le pays à l’international. Certainement, cette situation fait l’affaire de quelqu’un ». Le 1er vice-président accuse le ministère de malversations financières et de comploter avec le Comité olympique et Sakoba Keita, « qui n’organise aucune compétition sur le plan national. On est arrivé à un niveau où il faut arrêter la démagogie », déclare Amara Babila Keita.

Le championnat

Le camp Amadou Tafsir Camara indique qu’il relancera le championnat national de Basketball, à l’arrêt depuis 2018. Le 11 septembre, il a adressé des courriers au ministère, à la Direction nationale des sports et au Comité olympique pour les informer de la reprise de la compétition prévue pour le 15 septembre. « Nous allons débuter avec 16 équipes pour la première division et 11 pour la league 2 », a-t-on annoncé. Ousmane Sylla, président de la commission compétition s’inscrit en faux face à ceux qui affirment que seule la Fédération de Sakoba Keita est reconnue au plan international : « La FIBA ne reconnaît que celui que le pays a envoyé et ce dernier se distingue seulement par l’ordre de mission que le ministère lui donne ». Pour lui, c’est un faux débat.

N’étant pas dans les grâces du département des Sports, Babila et ses acolytes ne disposent pas de budget pour organiser le championnat. Ils seraient prêts à voyager, sur fonds propre, mais sollicitent le soutien des fédérations (FIBA Afrique et monde), pour régler le problème.

Le 23 juillet dernier, la Guinée est sacrée championne de basket des moins de 16 ans. Babila Keita révèle que cinq joueurs parmi les champions viennent de sa Fédération. Il aurait accepté qu’ils participent à la compétition pour prouver sa bonne foi. Il ne ferait pas obstacle à la Guinée qu’il adorerait voir briller à l’international. 

Seule certitude, le dénouement dans ce dossier n’est pas pour demain.

Abdoulaye Bah