Dans la matinée du lundi 11 septembre, les femmes du marché de la ville de Kindia, située à près de 130 km à l’est de Conakry, ont battu le pavé. Elles protestent la décision de la commune urbaine qui leur demande de payer 300 000 francs guinéens par mois, comme droit de marché. Elles veulent le maintien de la taxe journalière actuelle.

Mécontentes, les femmes ont bloqué la circulation et paralysé toutes les activités de la ville des agrumes. Selon les infos, tout a commencé quand la commune a exigé le payement de 300 mille francs guinéens, à chaque occupant d’une place dans le marché. Toute chose qui a suscité une colère noire chez les vendeuses. Vêtues de rouge et munies de pancartes, où l’on pouvait lire «Vive Mamadi Doumbouya, A bas la commune, il n’y a pas de places pour les femmes dans le marché », les manifestantes ont dénoncé « l’irresponsabilité des autorités communales ». « La commune a envoyé des gens qui ont recensé toutes nos tables du marché, et réclamé à chaque occupant un montant de 300 000 GNF comme taxe. Mais où allons-nous prendre ce montant ? Nos commerces ne marchent même pas actuellement. Comment une simple vendeuse de condiments peut payer 5 000 FG par jour à plus forte raison 10 000 FG comme droit de marché et 300 000 GNF comme taxe à la fin du mois ? C’est pourquoi, nous avons décidé de sortir pour manifester notre colère », s’insurge Marie Bangoura, l’une des manifestantes, chez nos confrères du site Actualitefeminine.info.

Même son de cloche chez cette autre manifestante : « Nous en avons assez des gens de la commune de Kindia, trop c’est trop ! Ils veulent vendre notre marché à d’autres, pourtant c’est l’ancien président Alpha Condé, qui avait construit ce marché, ce ne sont pas eux qui vont nous le reprendre ; avant ils vont devoir passer sur nos corps pour arriver à leur fin. Comme ils savent que nous ne pouvons pas payer ce qu’ils nous demandent, c’est pourquoi ils profitent pour nous retirer le marché. L’ancien maire, El Hadj Dramé (paix à son âme), n’a jamais fait une telle chose, mais l’actuel maire a fini de bailler tout le marché, nous n’accepterons jamais cela », a déclaré Mêly Camara.

Boutiques et magasins sont fermés dans toute la ville. Les manifestantes interpellent les nouvelles autorités et ne comptent pas baisser les bras, avant la satisfaction de leurs revendications. Elles demandent le maintien de la taxe à 1 000 fg par jour, soit 30 000 Fg le mois.

Au moment où nous mettions en ligne, les autorités communales de Kindia n’ont pas encore réagi, malgré les tentatives.

Kadiatou Diallo