L’ambiance était électrique le 19 septembre, dans la ville de Lola, en Guinée-forestière. Des jeunes ont manifesté dans la rue pour dénoncer le manque d’eau et d’électricité dans la ville.
Le colonel Mamadi Doumbouya se la coule douce à New-York. Il séjourne aux Etats-Unis d’Amérique dans le cadre de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations-unies. Pendant ce temps, la Guinée vibre au rythme des manifestations. Le 18 septembre, après les enseignants contractuels dans les capitales des régions administratives pour réclamer leurs arriérés de primes, les citoyens de Boffa, Lola est entrée dans la danse le 19 septembre. Des centaines de jeunes ont pris d’assaut les rues du centre-ville pour exiger des autorités une desserte acceptable du courant et de l’eau. Ces deux denrées se font de plus en plus rares. Ils réclament aussi le bitumage de la voirie urbaine et l’assainissement régulier de la ville : « La qualité de l’eau du robinet est mauvaise. Elle n’est pas potable, nous ne pouvons l’utiliser que pour laver nos vêtements. Il est inacceptable que l’eau soit si rare et chère à Lola », explique Moriké Fofana, jeune leader de la contrée.
Pour l’électricité ? Les manifestants exigent non seulement une desserte de 18h à 6h du matin, mais ils veulent aussi des factures revues drastiquement à la baisse : « Les factures sont excessives et disproportionnées. Il semble qu’il y a deux catégories de facturation : l’une pour les personnes intellectuelles et l’autre pour les analphabètes. L’assainissement de la ville, c’est une autre histoire, en cas de pluie, la ville est inondée. Notre quotidien est insupportable, et toute la population est maintenant consciente de cet état de fait », dénonce Moriké Fofana.
Un autre manifestant d’accuser les autorités guinéennes de ne pas se « préoccuper de leur bien-être. Lola n’est pas traitée comme une préfecture de la Guinée. Nos routes sont en très mauvais état, elles sont même inexistantes dans certaines parties de la ville. Cette manifestation est pacifique et nous fondons l’espoir que nos préoccupations seront entendues ».
Le patriarche de Lola a convoqué une réunion chez lui, pour tenter de dissiper les tensions, mais les jeunes campent sur leur position. Ils exigent d’ailleurs les départs du maire de la ville et du directeur préfectoral de la jeunesse.
Yacine Diallo