Le 4 septembre à Conakry, des ‘’fondateurs et hauts cadres’’ du PUP se sont réunis chez Moussa Solano, ex-président du parti. Ils ont fustigé la gestion du président actuel Fodé Bangoura, décrié. Aussi, ont-ils exigé la tenue d’un congrès et l’ouverture du siège du parti à la Camayenne, entre autres.
Président du PUP de 2010 à 2015, Moussa Solano, ministre de l’Administration du territoire sous Lansana Conté, apparaît désormais comme le remplaçant de Fodé Bangoura à la tête du parti. Le mandat de celui-ci a échu depuis 2020. Depuis le 12 août dernier, il est accusé par des militantes d’avoir vendu le PUP à la junte. Le démenti apporté ne calme pas les nerfs, les pupardes réclament mordicus la tenue d’un congrès. Elles sont appuyées par des fondateurs et des cadres du PUP. Parmi eux, Moussa Solano, Bachir Touré, ancien ministre de la Justice.
Dans sa déclaration, Moussa Solano dénonce la gestion infructueuse de Fodé Bangoura considéré «illégal et illégitime». Il salue «la bravoure et l’engagement» des militantes ayant suscité le réveil des membres fondateurs et cadres du PUP. Solano invite à la relance des instances dirigeantes. Selon Moussa Solano, le débrayage des femmes est le corolaire de la «léthargie politique, le non-fonctionnement des structures et instances, l’absence du parti dans le paysage politique (juillet 2015-juillet 2023 n’ayant participé à aucune consultation électorale en Guinée).» Et de fustiger le manque de perspectives.
Pour Ousmane Bangoura, membre fondateur du PUP, leur démarche ne vise qu’à redonner vie au parti, afin de changer les choses.
Mort programmé…
«Face à ces constats alarmants, nous, membres fondateurs et hauts cadres refusons d’assister en spectateurs, à la mort programmé du parti. Des constats d’hibernation amère, honteux et irresponsable. Les femmes ont marché trois fois pour rencontrer le président Fodé Bangoura afin de parler de congrès », dénonce Moussa Solano. Toutefois, «le manque d’intérêt réservé à leurs revendications» a entraîné une forte mobilisation anti Fodé Bangoura aux alentours du siège du parti, dans le quartier Camayenne, le 19 août 2023. «Elles ont trouvé le portail barricadé, les empêchant d’accéder à l’enceinte du siège. Des vigiles réquisitionnés pour la cause ont assommé avec violence, lancé des menaces de mort, injures et pierres aux innocentes militantes, dont le seul péché aura été d’avoir eu le scrupule de demander la tenue du congrès », regrette l’ancien ministre de l’Administration du territoire.
Condamnation, exigences
Les membres fondateurs et hauts cadres du PUP condamnent «avec la dernière énergie ces pratiques irresponsables » infligées aux femmes. Moussa Solano et Cie exigent l’ouverture «immédiate du siège du parti, la mise en place d’un comité national de normalisation pour la résolution de la crise. Ils délocalisent aussi le siège du parti qui fera l’objet d’un autre communiqué.
Yaya Doumbouya