Il y a déjà une semaine, le prési de l’Union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée, Alpha Oumar Sacko, a été « arbitrairement » arrêté et placé en garde à vue au commissariat central de Matam. Auditionné par un pro-crieur, il a été libéré au bout de 72 heures. Vendredi 15 septembre, il a animé une conférence de stress et annoncé une plainte contre X.
« Nous n’avons reçu aucune plainte et on n’a vu aucun plaignant », déclare le secrétaire gênant de l’Union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée (UNBPG), Alpha Oumar Sacko. Il se dit victime de kidnapping dans le but de l’intimider. Il est surpris d’être arrêté alors qu’un boulanger venait à peine d’être tué par balle devant sa boulangerie à Concasseur-marché. «On ne croyait pas qu’ils viendraient nous arrêter pendant qu’on était en deuil », dit-il. Selon lui, les boulangers ne sont point concernés par les manifs, ils travaillent pour éviter le KO. Ils dénoncent une main noire derrière ce qui leur arrive ce dernier temps.
La semaine dernière, le ministère du Commerce a désigné un autre organisme comme étant son unique interlocuteur, les responsables de l’UNBPG déclarent qu’en tant qu’artisans, ils relèvent du ministère de la Culture, du tourisme et de l’Artisanat. Toutefois, Alpha Oumar Sacko met en garde ceux qui se hasarderaient à le défier, brandissant l’agrément de son organisation : «Si quelqu’un vous parle d’une autre fédération, c’est un mensonge. Pendant que nous travaillons, quelqu’un ne peut pas se lever un beau jour pour dire qu’il est boulanger sans apprendre et pratiquer le métier. Il y a un groupe qui veut intégrer la boulangerie par nomination, nous n’allons jamais accepter. On n’a pas peur, personne ne peut nous effrayer. Nous ne sommes pas des politiciens, quand il y a des manifestations, nous sommes à la boulangerie, on travaille pour le consommateur. Si quelqu’un vient dire qu’il est boulanger, sachant qu’il ne l’est pas, c’est pour tromper les consommateurs ».
« Éviter de fâcher le boulanger »
Le président de l’UNBPG dit avoir travaillé avec deux présidents démocratiquement élus et deux transitions, et réclament la sécurité de ses membres. Il n’aurait jamais eu de différend avec eux. « Ce n’est pas maintenant que quelqu’un viendra nous créer de problème. Le Colonel Doumbouya doit identifier ceux qui le trompent dans son gouvernement, car il y en a qui le font. Tout le monde peut aller en grève, ça marche, mais si nous sommes fâchés, vous allez le sentir. Nous travaillons jour et nuit, alors nous exigeons la sécurité ».
Abdoul Sana Barry, vice-prési de l’Union, a taclé les cadres du ministère du Commerce, qu’il accuse de « diviser pour régner ». Il souligne que le responsable est «celui qui rassemble, non celui qui divise et trompe le peuple ».
Mamadou Kaba, secrétaire général de l’Union, souhaite que le gouvernement règle le différend et assure la sécurité des boulangers, «avant qu’il ne soit trop tard. Nous souhaitons que les boulangers soient sécurisés. Au cas échéant, cela risque d’être un problème que nous ne pourrons pas gérer ». Il rappelle que l’Union nationale des boulangers et pâtissiers est installée dans les 34 préfectures de la Guinée. « Nous avons des agréments qui prouvent que nous devons être le seul interlocuteur du gouvernement sur le terrain». Il réitère l’engagement de sa structure à travailler, pour « sauver le peule et fournir à la population guinéenne de bons pains, à un prix raisonnable ».
Abdoulaye Bah