Le Prési de l’Union des forces démocratiques de Guinée a brisé le silence chez nos con(.)frères de TV5 Monde, le 6 septembre. La Petite Cellule Dalein Diallo en a profité pour annoncer le prochain congrès du parti, sans son ex-collabo Ousmane Gawa Diallo qui ambitionne de lui succéder.
Leaders incontestés et incontournables au sein de leurs partis, c’est en roitelets que nos politicards arrivent au pouvoir. Devenus plus forts, avec à leur disposition sous, feu (armes), l’administration de Cona-cris à Yomou, laveurs de chat de tout acabit…, opposants, acteurs de la société civile et journaleux se battent contre des moulins à vent, pour leur imposer le carcan de la démocratie. C’est plus facile de casser le bois lorsqu’on a omis de le redresser quand il était fleur.
Alpha Grimpeur est marié à vie à la présidence du RPG ; nul ne peut déloger Lansana Kou-raté de la tête du PEDN ; entre le Sid Touré et l’UFR, rien à faire ; pour la même crise de leadership et de succession au sommet du Parti de l’Unité et du progrès, partisans de Faux-dé Bangoura (l’ex-petit président des dernières heures du régime de Fory Coco) et ceux de Moussa Sol’agneau ne fument plus la même PUP. Complétez la liste.
Privé de maison et…de leadership ?
L’UFDG a, malgré tout, eu la chance de voir se succéder à sa tête trois personnes : son fondateur Amadéus Oury Bah, son ex-prési d’honneur Bah Mamadou Banqueroute et la Petite Cellule Dalein Diallo. En 2027 (dans un peu plus de trois ans), ce dernier souffrira ses vingt bougies à la tête du parti. Préoccupé par l’alternance au sommet du pays, il ne voit pas les années passer. Expulsé de sa maison (démolie) et menacé de poursuites judiciaires pour son rôle présumé dans la liquidation d’Air Guinée en 2002, la Petite Cellule Dalein Diallo se dit « en mission du parti » à l’étranger depuis le 6 mars 2022. Invité du Journal Afrique sur TV5 Monde, le 6 septembre, il annonce son retour pour bientôt. D’ici-là, aura-t-il fini de solder ses comptes avec le colonel Mamadi Doum-bouillant ou de prendre son courage à deux mains pour affronter la junte ? Il faudrait être dupe pour croire aux autorités qui claironnent à chaque occasion que le politicard est libre de ses mouvements.
Sans abri, sans parti ? Le ministre des Télé-complications et porte-voix du gouvernement caresse le désir d’éjecter son ancien patron de la tête de l’UFDG. « L’UFDG a besoin du sang neuf, de dynamique démocratique », confiait au Lynx, en juin, Ousmane Gawa Diallo, déplorant que « le mandat du président actuel est échu depuis 2020. Le parti doit organiser un congrès pour renouveler ses instances, ses dirigeants ». La Petite Cellule Dalein Diallo justifie le retard du congrès par la pandémie de Covid 19 qui sévissait à l’époque et qui rendait impossible le déplacement des 50 fédérations de l’UFDG de l’extérieur. Il rassure : « Aujourd’hui, nous sommes en train de préparer ce congrès qui aura bien lieu ». Mais, s’empresse-t-il de préciser, « les postes sont réservés aux membres du parti qui ont le droit de se présenter. Il (Ousmane Gaoual Diallo) est exclu du parti pour faute grave, il n’a pas d’avis à donner sur ce qui se passe à l’intérieur de l’UFDG ».
Occasion (à ne pas) ratée ?
L’ancien coordinateur de la Cellule de com de l’UFDG dénonce une exclusion en violation des textes, décidée « par Cellou Dalein et un clan de sept personnes ». Son ultime recours reste la justice, qu’il n’exclut pas de saisir. Conscient que la Charte de la transition lui interdit de briguer les prochaines élections, Ousmane Gawa Diallo estime que la Petite Cellule Dalein Diallo pourra toutefois jouer sa dernière carte. Ce qui devrait rassurer ceux qui le soupçonnent d’être le candidat de la junte.
Mis de côté les débats, souvent partisans, sur la légalité ou non de l’exclusion contestée, certains pensent que le leader de l’UFDG gagnerait à relever le défi. En laissant aux militants le soin de le départager avec Ousmane Gawa Diallo (voire tout autre prétendant), celui qui est vice-président de l’Internationale libérale renverrait l’image d’un démocrate convaincu, entier, qui ne briguera pas un controversé troisième mandat à 83 ans (son âge en 2035), comme l’a fait Alpha Grimpeur en 2020 ou qui ne mourra pas au pouvoir, à l’instar de Sékou Tyran et Fory Coco, après près de trois décennies de règne. Sauf miracle, tout porte à croire qu’à l’UFDG (comme dans les autres partis politiques guinéens), après Cellou, c’est…Dalein.
Diawo Labboyah