Au moins 27 personnes sont mortes dans l’effondrement d’un pan de colline recouvert d’habitations précaires, provoqué par des pluies torrentielles dimanche soir à Yaoundé, la capitale du Cameroun. Les secouristes recherchent encore des victimes.   

Plusieurs jours de pluies torrentielles ont fini par provoquer un éboulement fatal.  Au moins 27 personnes ont péri dans l’effondrement d’un pan de colline recouvert d’habitations précaires, dimanche 8 octobre à Yaoundé, la capitale du Cameroun. 

Les secouristes recherchent encore des victimes, lundi 9 octobre. Ces éboulements en saison des pluies surviennent fréquemment à Yaoundé, une ville de quelque 3 millions d’habitants. 

Cette fois, le drame s’est produit en début de soirée dimanche dans le quartier de Mbankolo, dans la périphérie nord-ouest de Yaoundé. Celui-ci a été provoqué par la rupture d’une digue retenant les eaux d’un lac artificiel situé en hauteur, gonflé par des pluies diluviennes, selon la chaîne de télévision publique CRTV. Quelques instants plus tard, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, parlait sur place d’un nouveau bilan de 27 morts.

Des enfants parmi les victimes

En fin de matinée, 15 heures après l’effondrement de la colline, deux habitants du quartier traversaient une cour en tenant les coins d’un grand drap contenant deux petits corps sans vie, rapporte un journaliste de l’AFP. « On a retrouvé d’autres corps ? », s’enquiert un des innombrables badauds. « Tu ne vois pas les deux enfants que nous venons de remonter ? », lance l’un des secouristes volontaires, manifestement épuisé et agacé.

Comme les deux petits, huit dépouilles d’adultes sont chargées sur des véhicules pick-up des pompiers, devant une foule compacte de badauds mais aussi de proches qui pleurent. Deux femmes en pleurs s’effondrent et se roulent au sol en hurlant leur douleur.

La foule comme les journalistes sont tenus à distance des lieux précis de l’éboulement par un cordon de sécurité. Mais des images diffusées sur CRTV montrent un pan de colline entier effondré et ce qui reste, accroché à la pente, de maisons manifestement construites dans des matériaux fragiles, notamment du bois, des briques de terre séchée et de la tôle.

« Chaque année nous avons des morts »

Selon la CRTV, les pluies diluviennes ont provoqué une « rupture de digue » dans le quartier, laquelle a « déclenché une coulée de boue » et « une trentaine de maisons ont été détruites ». « Nous avons constaté que le mur qui avait été construit par les Allemands pour contenir les eaux a cédé sous la pression. Le lac s’est entièrement déversé sur les habitations construites sur le flanc de la colline », explique à l’AFP Cyprien Djou, un agent administratif de la mairie de l’arrondissement, qui habite le quartier.

« Tout de suite, nous avons commencé à rechercher les victimes, les sapeurs-pompiers nous ont trouvés déjà sur les lieux », raconte-t-il. « Ces maisons ont été construites dans une zone dangereuse », a déploré sur place le ministre Atanga Nji. « Nous allons travailler à sensibiliser les gens afin que toutes ces zones non constructibles soient libérées. Chaque année nous avons des morts. »

Le 27 novembre 2022, au moins 15 personnes avaient trouvé la mort dans l’éboulement d’un pan de colline dans le quartier de Damas, au sud de Mbankolo. Dans ce quartier populaire, des pluies torrentielles avaient fait s’écrouler un terrain vague à flanc de colline sur lequel une foule assistait à un hommage funéraire.

France24 avec AFP