Suite à la décision rendue par le juge du tribunal de première instance de Mafanco ce jeudi 26 octobre, concernant ma plainte contre l’ancien commissaire de l’aéroport international AST de Conakry, il n’est guère étonnant qu’il ait acquitté le prévenu pour des faits « d’entrave à la liberté de circulation » qui pèsent sur lui en violation des articles 8 et 18 de la Charte de la transition guinéenne.
Lorsque j’ai entamé cette procédure, j’avais pleinement conscience du degré d’instrumentalisation de notre système judiciaire en cette période de transition. Il était évident qu’il serait difficile dans ce conteste de condamner cet agent de l’Etat pour m’avoir empêché arbitrairement de quitter le territoire national, car son agissement reflète la gouvernance actuelle du CNRD.
J’ai pris cette initiative pour mettre la justice à l’épreuve et pour éclairer davantage l’opinion publique sur le fonctionnement de la justice guinéenne sous le CNRD. En l’absence de condamnation du prévenu, c’est la victime que je suis dans cette affaire, qui est condamnée sur le plan civil. Ce qui soulève des incompréhensions et renforce des perceptions sur une justice aux ordres.
En conséquence, j’ai demandé à mes avocats de faire appel de cette décision devant la Cour d’Appel, de Conakry et nous irons jusqu’à la Cour suprême, voire la Cour de justice de la CEDEAO, si des magistrats guinéens qui auront la charge de cette affaire ne montrent pas la détermination nécessaire pour rendre justice.
Cette affaire établira un précédent en matière de protection de la liberté de circulation en Guinée et elle contribuera, sans doute, à la jurisprudence dans ce domaine.
Ibrahima Diallo
Responsable des Opérations du FNDC