Mercredi 24 octobre, le procès de Oyé-Oyé Guilavogui, ancien ministre des Télécoms, devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) a été encore renvoyé. Et pour cause l’absence de ses avocats qui exigent la remise en liberté de leur client.
Oyé-Oyé Guilavogui est poursuivi pour « détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux » portant sur une misère de cinquante millions de dollars ricains de prêt chinois pour la relance de la défunte Société guinéenne des télécommunications (Sotelgui). Ce que rejette l’accusé.
A l’ouverture de l’audience de ce mercredi, l’ancien ministre des Télé-complications rappelle que ses avocats « ont saisi par écrit la Cour depuis le 19 octobre et qu’ils attendent la réaction ». Le juge, Alhassane Mabinty Camara, rétorque que cela ne justifie pas leur absence. Au pro-crieur, Moustapha Mariama Diallo, de solliciter un renvoi de deux semaines, non sans regretter que la procédure « a été prise en otage » par l’accusé et ses avocats (sans vinaigrette). « Ils jouent au folklore. Adresser une correspondance au parquet et à d’autres instances ne les empêche pas de venir à l’audience. Ce dont on parle est de la liberté, il ne s’agit pas de la fin de la procédure et c’est à examiner », a-t-il martelé.
« Les avocats sont en train de manipuler leur client, mais aussi l’opinion publique, poursuit le pro-crieur. La dernière fois, ils sont revenus après avoir boudé volontairement l’audience. On ne peut pas continuer dans le dilatoire. Ils estiment détenir la police de l’audience et de pouvoir décider de la conduite des débats ».
Navette entre gnouf et Crief
Me Ibrahima Kalil Camara, de la partie civile, soutient ignorer « le contenu de la correspondance de la défense adressée au parquet spécial ou à la Cour. Nous n’avons pas eu de copie. Mais, les conseils de M. Oyé Guilavogui ne sont pas en train de lui rendre service.» Pour lui, Oyé-Oyé Guilavogui devrait trouver d’autre avocat que faire la navette entre Hôtel cinq étoiles de Coronthie et la Crief. « On ne sait pas à quel jeu jouent vos avocats, mais c’est vous qui en payez les pots cassés. Il faut s’assumer. Soit on est dans le dossier, soit on n’est pas dedans.»
Oyé-Oyé Guilavogui déclare à la Cour être prêt à être situé sur son sort, mais « doute de l’impartialité de la Cour. Je ne sais pas de quel procès sommes-nous en train de tenir.» Au parquet de répliquer : « Lorsque vous doutez de l’impartialité de la Cour, vous pouvez récuser sa composition.»
La Cour renvoie l’affaire au 1er novembre espérant que les avocats de la défense seront de retour afin de poursuivre les débats.
Yaya Doumbouya