Au Sénégal, la Cour suprême a rejeté la requête des avocats d’Ousmane Sonko. L’opposant avait demandé que lui soit reconnu le droit de récupérer les fiches nécessaires à la récolte des parrainages citoyens en vue de la présidentielle prévue dans moins de cinq mois. Une demande rejetée par le juge de la Cour suprême.

Pendant trois heures, pas moins de dix avocats d’Ousmane Sonko se sont succédé à la barre. Leur argument principal : demander à participer à une élection est un droit fondamental inscrit dans la constitution sénégalaise. Ainsi, refuser qu’Ousmane Sonko récupère des fiches pour récolter des parrainages citoyens reviendrait donc à violer ce droit : puisque sans parrainages impossible de se porter candidat.

Ce droit fondamental le juge l’a reconnu. Mais dans sa décision finale, il a estimé que le ministère de l’Intérieur avait le droit de ne pas donner de formulaire de parrainage à Ousmane Sonko du fait de sa radiation des listes électorales.

Et ce alors que l’avocat général lui-même a plaidé en faveur de la requête d’Ousmane Sonko. Pour maître Ciré Clédor Ly, avocat de l’opposant, cette décision est incompréhensible :

« C’est une incongruité juridique. Je suis déçu parce que la règle de droit était très claire et tout le monde a entendu l’avocat général dire que le ministère de l’Intérieur a abusé de ses droits. Mais je ne suis pas surpris, parce que j’ai dit que les amarres avec la démocratie et l’État de droit ont été rompues par l’État du Sénégal il y a belle lurette : depuis 2015. »

Impossible de faire appel de cette décision de la Cour suprême. Les avocats d’Ousmane Sonko comptent désormais sur cette autre requête déposée devant le tribunal d’instance de Ziguinchor qui conteste la radiation de l’opposant des listes électorales, ainsi que sur le recours déposé à la Cour de justice de la Cédéao pour tenter d’obtenir gain de cause.

RFI