Le samedi 4 novembre, des quidams armés jusqu’aux dents ont usé de leurs joujoux pour perturber le sommeil de Kaloum, notamment du Palais Mohammed V et son locataire de Mamadi Girafe. Histoire d’extraire de force, de leur retraite dorée, des bagnards de l’Hôtel 5 étoiles de Coronthie, ces anciens du Chaud’Ndd en jugement pour leur forte implication supposée dans les macabres crimes du 28 septembre 2009, au 28 stade critique de Dixinn.
On parle d’une tentative d’évasion de capi El Dadis, des colonels Tiegboro-bara Camara, Blaise Goumou et Cluade Pivi alias Coplan. D’aucuns y voient un coup d’éclat manqué. Safroulaye ! En tout cas, ils s’interrogent : comment un commando armé a pu dribbler, tromper la vigilance des cordons de sécu-raté du Pont des pendus, sans éveiller les soupçons des Forces spéciales basées tout près, à l’esplanade du Palais du peuple, suivie, à un kilomètre maxi, du camp Almamy Samory Touré, base du BQG ? Ces aigris soutiennent que c’est un plan Coplanifié par Claude Pivi alias Coplan, son fiston, Verny et d’autres et d’autres. Tchiôbôti ! Ignorent-ils qu’on est à la « dernière transition » dans le bled ? Voilà l’aversion des aigris, hein ! En tout cas, dissertations, commentaires simples et complexes ne manquent pas. Dans les rues et ruelles de Cona-cris, des racontars jurent, la main sur le palpitant, que le rejeton de Claude Pivi Coplan, très Verny (si il n’a pas encore été chopé, dit-on), a mené le commando pour libérer son father de père. Il en aurait assez de le voir défiler entre l’Hôtel 5 étoiles de Coronthie et le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Cona-crime qui le juge avec d’autres depuis le 28 septembre 2022. Son papa a rendu des sévices célèbres à la nation, non ? D’où sa décision de Coplanifier une évasion de son papa, en compagnie de trois des frères d’arme. Mais les trois ex de la Grande muette auraient été emmenés contre leur gré par « les ravisseurs », selon leurs avocats sans vinaigrette, que l’opinion comprend. Kaa ? D’où leur choix d’être repris et ramenés au gnouf.
Il se dit que Claude Coplan Pivi se serait volatilisé dans la nature, comme vapeur. Ah, monè ! Pour ses fans, il détiendrait un pouvoir mystique, il peut disparaître où il veut et paraître où il veut. Ce qui perturbe les sommeils et hante les esprits. On se rappelle le rififi entre Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et El Dadis au camp Koundara le 3 décembre 2009. Le premier réussit à sortir de Kaloum avec son armada de sécuraté. Il fut alors attribué à Toumba des pouvoirs magiques : genre, il est capable de se transformer en animal domestique ou sauvage. Une anecdote en a été même sortie. Vous vous rappelez ? Il se dit qu’un jour de décembre 2009, un bouc courait derrière une chèvre à l’entrée du Camp Alpha Yaya Diallo, côté route Leprince. Trop embêtée par le bouc, la chèvre entra brusquement dans le camp, non loin des bâtiments qui abritaient les pontes du Chaud’Ndd. Le bouc la suivit aussitôt à la vitesse qu’on sait, lorsqu’il est surexcité. C’est là qu’un des gardes de l’entrée principale aurait crié à ses camarades : « Toumba, Toumba ! » Sachant le pouvoir de se métamorphoser de Toumba, les compagnons de celui-ci détalèrent. Après des mètres avalés à la Usain Bolt en quelques secondes, le même gars s’est retourné et a vu le bouc poursuivre la chèvre, cette fois, derrière la cour du camp. Il a aussitôt crié à ses camarades : « Toumba, mâla, Toumba mâla », expression soussou qu’il a mal prononcée en kpèlè. Il voulait juste dire en soussou : « Toumba mâra, Toumba mâra », comprendre en français : « Ce n’est pas Toumba, ce n’est pas Toumba. » Haletants, ces camarades l’ont injurié, avant de retourner à leurs postes de garde…
Mais revenons à nos moutons ! Sur ce qui s’est passé le 4 novembre, les rues-meurent enflent, les spéculations, itou ! Faute de Com goubernementale convaincante. Parce que le jour de l’évènement, des ministres ont donné de la voix ou fait les porte-voix. Alphonse Charles Wrong, à l’étranger, s’égosillait sur les ondes pour clamer dur comme fer que c’est une tentative d’évasion et patati patata. Mais un Mohamed s’en est marré à juste raison : « Quand on fait de la maison centrale un stade de football, ne soyons pas étonnés de voir des supporters mécontents descendre sur le terrain… » Charles Wrong, t’entends ça ? Mory Condé de l’Administration du trottoir, Bachir Diallo de la Sécu-raté, Aboubacar Sidiki Camara alias Idi Amin de la Défense, Ousmane Gawa Diallo des Télécoms, tous ne devraient-ils pas rendre des comptes au Prési, aux citoyens, pour lesquels et au nom de qui ils agissent ?
En tout cas, sur les causes de cette perturbation de sommeil, les sabotaires racontent qu’une montée en grade de petits lakoudous, de wantan-dounkés de la flicaille, y serait pour quelque chose. Selon ces aigris, l’homme long du Palais Mohammed V a distribué des grades en vois-tu en voilà à des soldats à l’occasion de la fête de la grande muette le 1er novembre, ignorant ou lésant leur hiérarchie, voire menant ceux-ci au garage, euh…pardon, à la retraite. Ceux qui sont mis hors d’état de luire se seraient-ils fâchés contre Mamadi Girafe au point de vouloir son fauteuil douillet, son kibanyi acquis de haute lutte ? Possible, répondent les désenchantés des CNRdérives. Sinon, avancent encore ces langues fourchues, pourquoi une opération d’évasion a-t-elle emporté un Jackie de la garde pestilentielle très proche du locataire du Palais Mohammed V ? Est-il vrai que Mamadi Girafe est en train de refiler petit-à-petit les renseignements détenus par les flics aux éléments des Forces très spéciales ? Pourquoi ? Mamadi Doum-bouillant fait ce qu’il dit. Il a dit qu’il rendra le pouvoir aux civils. Ne le dérangez pas pour savoir quand. Kaa ?
Mais les questions bêtes ne manquent pas chez les aigris. Peut-on prendre une balle aussi banalement à Kaloum, ce coin le plus sécurisé du bled ? Doum-bouillant va-t-il continuer à se balader à Kaloum à vélo ? Est-ce une défaillance de la sécurité ? Un échec d’un coup d’éclat ? L’expression de l’ire des sévices de renseignement ? Quiproquo, maladresse ou cacophonie au sein de la Grande muette ? Qui sont ces ravisseurs ? Comment sont réellement tombés la vingtaine, euh, les quatre bidasses ? Qui sont les trois assaillants abattus ? Est-il vrai qu’il y a trois armées en Guinée actuellement ? Qui sont leurs commandants ? Tout chat-là, est-ce une mise en scène ?
Mamadi Girafe, vous êtes le Chef suprême des armées, vous êtes le Chef de l’Etat, vous avez la réponse à toutes ces questions. Parlez aux Guinéens. Dites-leur ce qui s’est réellement passé le 4 novembre. Rassurez le populo. Claude Pivi Coplan aurait les pouvoirs mystiques de se transformer en tout, il pourrait revenir perturber son sommeil.
De grâce, de cet évènement, ne faites pas un prétexte pour effectuer des purges au sein de la Grande muette, même si la refondation dont vous êtes le pape manifestement renoue avec la détestable habitude du passé. Les interrogatoires musclés, infligés aux « coupables de trahison, de comploteurs, de rebelles », finissent par mort et humiliation. La preuve ? Les images atroces des « assaillants tués » qui circulent entre les téléphones. Les Guinéens pensaient que les cas Diarra en juillet 1985, Beugré en 2009, n’étaient que des tristes souvenirs.
Les humiliations continuent. L’horizon s’assombrit. Les signes d’une nouvelle crise sont évidents. A fakoudou !
Mamadou Siré Diallo