La Chambre des appels de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) a fixé Amadou Damaro Camara sur son sort, le 16 novembre. L’ex-prési de l’Assemblée nationale bénéficie d’une mise en liberté sous caution, mais le parquet se pourvoit en cassation. 

C’est une nouvelle bataille qu’Aly Touré, procureur spécial près la CRIEF, a perdue. Opposé à la mise en liberté d’Amadou Damaro Camara par la Chambre de jugement, il avait porté l’affaire devant la Chambre des appels de cette Cour. Celle-ci juge l’appel partiellement mal fondé, infirme partiellement l’ordonnance N°045 de mise en liberté prise par la Chambre de jugement le 9 octobre dernier. Le juge Noël Koulémou ordonne à nouveau la mise en liberté d’Amadou Damaro Camara assortie du paiement d’une caution d’un milliard de francs glissants. Une délivrance, selon son avocat, maître Santiba Kouyaté : « La liberté n’a pas de prix. Honorable Amadou Damaro Camara a passé 19 mois en détention. Si aujourd’hui la justice décide de l’élargir, en lui accordant la liberté, pour nous, c’est une délivrance».

Mais cette mise en liberté de Damaro pourrait ne pas être effective. Le procureur spécial près la CRIEF, malgré le nouveau revers, n’entend pas courber l’échine. Aly Touré a annoncé sur le champ qu’il se pourvoit en cassation contre la décision de la Chambre des appels : « Veuillez noter, madame la greffière, nous formons pourvoi contre la décision », a-t-il après l’arrêt. « C’est votre droit le plus absolu », rétorque Noël Koulémou avant de s’éclipser. Pour maitre Santiba Kouyaté, le pourvoi du pro-crieur spécial ne doit en rien bloquer son client : « C’est son droit, mais il aurait pu le faire dans son bureau. C’est un mépris vis-à-vis de la Cour. Le pourvoi en cassation n’a aucun effet suspensif sur une telle décision. Monsieur Amadou Damaro Camara dit être libéré dès maintenant. Si le parquet ne le fait pas, on a d’autres moyens à faire valoir ». Damaron-ron, lui, a été ramené à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne où il poursuit sa convalescence.

L’ancien prési de l’Assemblée nationale est accusé par le parquet spécial près la CRIEF d’avoir détourné les 15 milliards de francs glissants destinés à la construction du futur ex-nouveau siège de l’Assemblée nationale. Des accusations rejetées en bloc par le prévenu.

Yacine Diallo