L’Union des forces démocratiques de Guinée a célébré le 18 novembre, les 16 ans de Cellou Dalein Diallo à la tête du parti. L’occasion pour les Forces vives de Guinée de réaffirmer leur volonté de parler d’une seule voix devant le CRND.
En novembre 2007, l’ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo prenait les rênes de l’UFDG. En un laps de temps, il réussit à sortir le parti de l’anonymat pour en faire l’une des plus grandes formations politiques du pays. 16 années plus tard, le Comité national des jeunes de l’UFDG décide de fêter ça. Le CNJ a sorti les grands moyens pour réunir autour de la direction du parti, le 18 novembre, une partie de la classe politique et de la société civile. Le siège de Commandayah a refoulé du monde, les militants s’y sont massés par des centaines. Eux et les responsables du parti ont vanté le « travail mémorable » effectué par leur président. Le RPG arc-en-ciel, l’UFR, le MoDeL, l’ANAD, le Forum des forces sociales…ne se sont pas faits conter l’événement. Ils en ont profité pour glisser des tacles au CRND qu’ils accusent tous d’œuvrer à se maintenir au pouvoir.
C’est Lansana Komara, secrétaire administratif du RPG arc-en-ciel, qui a donné le ton : « Je voudrais vous exprimer notre attachement aux valeurs cardinales de notre parti, le RPG, fondé sur l’indivisibilité, chaque fois que la nation est menacée. C’est le cas de la désolation suite au coup d’Etat sanglant du 5 septembre 2021. Cette désolation multi dimensionnelle est plus visible avec les officiers qui ne veulent pas respecter leur parole d’officiers. Nous sommes dans une transition qui ne voile plus les velléités de se maintenir au pouvoir. Au RPG arc-en-ciel, nous sommes convaincus que les forces du changement résident au sein des forces vives que nous animons ensemble, avec courage et détermination. Pour nous, tout le reste n’est que de l’utopie. L’union fait la force ».
Cette célébration s’est faite en l’absence de Cellou Dalein, en exil depuis bientôt deux ans. Il a quitté la Guinée pour échapper au CNRD qu’il soupçonne de tout faire, pour l’empêcher de participer à la prochaine présidentielle. Aliou Bah du MoDeL peste contre le fait que le CRND ait décidé de contraindre le président de l’UFDG en exil : « Il n’y a pas de honte à être en exil, il y a plutôt de honte à contraindre quelqu’un à aller en exil. Avec tout ce qu’il a accompli, ce sont ceux qui veulent le contraindre à ne pas exercer librement ses droits en Guinée qui devraient avoir honte. C’est un grand homme dont personne ne peut effacer les traces de l’histoire ». Il a également flétri le comportement de la justice : « Nous savons tous qu’elle est instrumentalisée, politiquement motivée. Cette junte dit comprendre qu’elle n’est pas élue. Lorsqu’on n’est pas élu, on ne tape pas la table, parce que la Guinée appartient à tout le monde. On ne prétend pas rendre justice, on met en place un dispositif qui garantit la sincérité de la justice ».
Edouard Zoutomou Kpogomou de mettre en garde contre toute exclusion de Cellou Dalein Diallo du processus électoral : « On peut conquérir le pouvoir par les armes, on ne peut pas exercer par la force des armes. Il n’y aura pas de manœuvres tendant à écarter notre candidat. Il appartient au peuple de choisir ses dirigeants ».
L’écrivain Tierno Monénembo, lui, se dit convaincu de la victoire de Dalein à la prochaine présidentielle : « Si une élection régulière se tient, je suis convaincu qu’il remportera dès le premier tour. Je suis sûr que Cellou Dalein conduira la Guinée là où il veut aller, c’est-à-dire sur le plan de l’unité et le développement économique, c’est un homme compétent, il a des qualités extraordinaires. Il n’a pas été en exil comme nous, il est resté ici, a travaillé tout le temps pour l’Etat guinéen. Il connaît les rouages, les systèmes économique et politique ».
Fodé Oussou Fofana a présidé cette séance. Il appelle la classe politique à s’unir pour contraindre le CNRD de se bouger : « Ce qui nous unis est plus fort que ce qui nous divise. Allons vers les autres partis politiques, pour qu’ils comprennent que nous voulons l’union. Nous devons nous lever pour que les humiliations cessent dans ce pays… Il est temps de nous lever, d’adresser un mémorandum au colonel Doumbouya pour lui dire qu’il faut que les injustices et les humiliations cessent. On ne peut pas rester les bras croisés et laisser le pays dans cette situation ».
Yacine Diallo