Le 22 novembre, la commission électorale recours a invalidé la candidature du général Mathurin Bangoura à la présidence de la Fédération guinéenne de Football. Un nouveau rebondissement qui présage des lendemains incertains.

Le congrès électif des membres du nouveau bureau exécutif de la Fédération guinéenne de football est prévu pour demain 25 novembre. Il est censé mettre un terme aux années de crise qui mine l’instance dirigeante du foot national. Mais le congrès pourrait déboucher sur une autre crise. L’une des quatre listes en lice a été invalidée par la commission électorale recours. Motifs invoqués, les démêlées judiciaires de la tête de liste, le général Mathurin Bangoura. La requête aux fins d’invalidation de sa candidature a été introduite auprès de la commission électorale par un certain Amadou Abdoul Touré, membre de la liste d’Almamy Sylla. Il estime que Mathurin Bangoura, soupçonné d’être impliqué dans des malversations financières, interdit de sortir du territoire, n’est pas à même de tenir le flambeau du football guinéen. La commission électorale avait néanmoins validée sa candidature, la commission électorale recours a préféré, elle, donner raison au plaignant. Elle argue que le général a échoué dans l’enquête d’habilitation parce qu’ayant omis de signaler ces poursuites devant les « tribunaux de Dixinn, de Kaloum et du Commerce ».

Cela constitue, selon elle, une violation de l’article 5 alinéa 2 du Code d’éthique de la FIFA et de l’article 36 alinéa 3 des statuts de la Fédération guinéenne du football. Une décision qui, si elle reste en l’état, laisserait le champ libre au principal challenger de Mathurin Bangoura, Bouba Sampil. Mais dans le camp de l’ancien président de la Ligue guinéenne de football professionnelle, on crie au complot. Thierno Amadou Bah, membre de liste invalidée, accuse le Comité de normalisation d’être derrière cette affaire : « La vérité est que le CONOR veut amener l’équipe à la CAN en Côte-d’Ivoire. Il crée des crises pour rester ». Selon lui, la Commission électorale recours prend fait et cause pour leurs détracteurs : « Pourquoi attendre la veille du congrès pour invalider notre liste ? Ils auraient pu le faire depuis 10 jours. Cela nous aurait donné l’occasion d’exercer des recours auprès de la FIFA. Mais tout est calculé. Ils sont à la solde de Salifou Camara Super V. Celui qui a porté cette plainte était le secrétaire général de Super V après Ibrahima Blasko Barry ». Selon lui, c’est une autre crise qui pointe à l’horizon : «  Nous allons porter l’affaire devant la FIFA, mais nous ne nous laisserons pas faire. Sans nous, il n’y aura pas d’élections, nous empêcherons le vote ».

A moins de deux mois avant la CAN 2023, le football guinéen, déjà empêtré dans une crise, risque d’en pâtir.

Yacine Diallo