Comme il fallait s’y attendre, l’assemblée élective devant conduire à la fin du processus électoral engagé par la commission électorale n’a pu se tenir faute de quorum des membres statutaires. Selon les dispositions statutaires, l’assemblée élective convoquée pour le 25 novembre 2023 a été reportée 24 heures plus tard, toujours faute de quorum. Un constat d’échec, qui nous ramène à la case départ !
Avec la mise en place du second comité de normalisation en novembre 2021 par le Bureau du Conseil de la FIFA, vu les nombreuses irrégularités qui ont émaillé la procédure électorale, on espérait vivement qu’une remise en ordre allait être faite durant le mandat du comité de normalisation. Au fil du temps, l’espoir suscité céda la place au scepticisme.
En effet, le comité de normalisation mis en place sur la base de l’art.8, al. 2 des Statuts de la FIFA avait reçu un mandat qui devait courir jusqu’ au 30 juin 2022 au plus tard. Compte tenu du fait qu’à la suite d’un vaste processus de consultation avec les membres de la fédération guinéenne de football, le comité de normalisation, en concertation avec l’administration de la FIFA, est arrivé à la conclusion qu’il était effectivement nécessaire de réviser les statuts et le code électoral de la Féguifoot avant de pouvoir organiser les élections. Ce préalable a donc conduit le Bureau du Conseil de la FIFA à proroger le mandat du comité de normalisation jusqu’au 30 avril 2023, au plus tard. Cette seconde prolongation ne permit pas au comité de normalisation de mener à bien son mandat, pour la simple raison que le 12 novembre 2022, cette instance avait rejeté l’adoption des nouveaux statuts et du nouveau code électoral. Ce rejet a eu pour conséquence une troisième prolongation du comité de normalisation, pour lui permettre d’accorder les violons avec les membres statutaires, jusqu’au 25 novembre 2023 au plus tard.
Pour éviter un enlisement et une situation de blocage, les autorités ont décidé d’intervenir pour arrondir les angles. Et finalement, à la suite de plusieurs concertations, un modus vivendi a été trouvé en juillet 2023. Ce qui a permis d’engager le processus électoral inachevé, dans la mesure où l’élection du bureau exécutif de la Féguifoot n’a pas eu lieu.
Responsabilité partagée
Ce constat d’échec devrait provoquer une prise de conscience de tous les acteurs du football national. Au titre des enseignements à tirer en toute objectivité, qu’il s’agisse du comité de normalisation et des membres statutaires, les responsabilités sont à partager. Après sa mise en place, à notre humble avis, les membres du comité de normalisation auraient dû faire preuve de pédagogie et de tact dans leurs relations avec les membres statutaires. Dans la mesure où ce n’est nullement un bras de fer qui était engagé avec les membres statutaires dans le réaménagement des statuts et du code électoral, une démarche constructive et participative était à rechercher en permanence.
En ce qui concerne les membres statutaires, acteurs incontournables dans la gestion du football à tous les niveaux, il leur revient de revendiquer leur statut sans exiger l’inconciliable. En dernier ressort, ils sont les premières victimes de la crise qui mine notre football depuis une décennie. Une situation qui les interpelle.
Quel avenir pour le sport roi en Guinée ?
Nous ne devons nullement être fiers de ce qui vient de se passer ces derniers jours. Et il ne faut surtout pas se leurrer, la gestion de notre football sera encore sous tutelle de la FIFA. Sous quelle forme ? On sera probablement fixé après la fin du mandat de l’actuel comité de normalisation, le 30 novembre 2023. D’ici là, chaque acteur devrait faire son introspection pour le devenir du football en Guinée.
Cheick Tidiane