L’échec des négociations entre goubernement, patronat et mouvement syndical a conduit la classe ouvrière à déposer un préavis de crève générale illimitée le 7 novembre. Le lendemain, le goubernement s’est hâté à discuter avec les syndicaleux, annonçant même de nouvelles propositions.

Les négociations tripartites avaient capoté la semaine dernière. Le mouvement syndical avait dénoncé « une mauvaise foi » du goubernement et du patronat. Mercredi 8 novembre, les syndicaleux et le ministre de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, Mory Con(.)dé, ont discuté de la matinée à 23 heures, le lendemain jusqu’à 2 heures du matin, sur l’amélioration des conditions de vie des travailleurs guinéens.  

Finalement, le goubernement a haussé la valeur monétaire du point d’indice pour toutes les catégories de fonctionnaires et de pensionnés de 20 à 30%. La classe ouvrière en réclamait 100%, avant de la rabaisser le 7 novembre à la Bourde du travail à 50% « minimum.»

Le goubernement a aussi rehaussé la prime de transport de 312 000 à 450 000 francs glissants, la prime de logement passe de 113 000 à 450 000 francs glissants. Ainsi, la signature d’un prototocole d’accord est attendue, si les syndiqués acceptent la proposition goubernementale.

« Nous avons exprimé la volonté du gouvernement de pouvoir accéder à leur demande, tout en mettant les techniciens au travail pour trouver quelque chose de satisfaisant », déclare Mory Con(.)dé. Et de préciser que le gouvernement n’a pas de nouvelles recettes, toutefois, il s’est résolu à accéder aux revendications du mouvement syndical afin d’éviter « une paralysie des activités » dans le bled.  

« Au niveau du secteur privé, nous avons 29 sous-secteurs concernés par la plateforme revendicative du mouvement syndical, nous allons voir tout cela au cas par cas. Quel type d’augmentation salariale ou d’amélioration des conditions de vie ou de travail devrait être pris en compte ? Il y a une certaine complexité. Les mesures applicables au sous-secteur minier peuvent ne pas être appliquées au sous-secteur des BTP. Les mesures applicables au sous-secteur des BTP peuvent ne pas être applicables à l’hôtellerie », ajoute-il.

Ainsi, le traitement des sous-sections se poursuivront même après la signature du protocole d’accord entre les parties.   

Réaction syndicale

« Je pense que cette augmentation n’est pas loin des objectifs que nous nous sommes fixés. Puisque, celui de la hiérarchie C, avec l’entrée en vigueur de cette nouvelle offre, aura plus de 600 000 Gnf, sans compter ses primes de transport et de logement », apprécie Abdoulaye Barry, le prési des négociations syndicales. Abdoulaye Sow, de la commission des négociations syndicales, assure que les négociations se poursuivront, le mouvement syndical rendra compte à la classe ouvrière la proposition gouvernementale. « Ce sont eux qui vont décider de la suite à donner aux négociations, tout dépendra d’elle. Nous avons grand espoir qu’avant l’expiration de notre préavis de grève générale illimitée, de pouvoir aboutir à des résultats qui puissent satisfaire chaque partie (syndicat, gouvernement et patronat) ».

La balle est dans le camp des syndicaleux, pour donner la fuite à l’affaire.

Yaya Doumbouya