Le procès d’Amadou Damaro Camara s’est poursuivi le 11 décembre devant la Cour de répression des infractions économiques et financières, Crief. Les débats ont tourné autour des titres de propriétés de l’ancien président de l’Assemblée nationale et des pièces comptables justifiant l’utilisation de 15 milliards de francs guinéens.
Le 30 novembre, le juge Francis Kova Zoumanigui avait renvoyé l’audience pour permettre aux parties d’analyser en toute sérénité les réponses adressées à la Chambre de jugement de la Crief par des entités comme la Banque centrale de la République de Guinée, les sociétés Electricité de Guinée et des Eaux de Guinée, mais aussi le Conseil national de la transition, Cnt.
Ces structures ont confirmé les déclarations du prévenu Amadou Damaro selon lesquelles il aurait utilisé 9 des 15 milliards de francs guinéens incriminés, pour viabiliser le site devant abriter le nouveau siège de l’Assemblée nationale à Koloma. Amadou Damaro Camara a, une nouvelle fois, expliqué que « dans les 15 milliards gnf, 3 milliards ont été utilisés pour les travaux du site devant abriter le siège de l’Assemblée nationale pour la réalisation de la clôture et autres travaux. 6 milliards ont été payés aux députés et 6 milliards sont à la BCRG. J’ai payé 750 millions à EDG, elle a tiré une ligne jusqu’au site. J’ai payé 350 millions à la SEG. Monsieur Kim (un autre coaccusé, Ndlr) m’a fait une proposition d’environ 2 milliards. J’ai payé 1 milliard 800 millions de francs guinéens ».
Le ponte du RPG en a également profité pour montrer à la Cour le titre de sa propriété aux Etats-Unis d’Amérique. Pourtant, à l’audience précédente, il jurait n’avoir pas les moyens de ramener ce titre : « Ma famille qui y vit est en vacances en Guinée », avait-il déclaré. Il a aussi fourni les titres de ses propriétés de Matoto, Kankan, Damaro dans Kérouané et de la maison familiale à N’Zérékoré.
L’ancien président de l’Assemblée nationale estime qu’il n’a pas été récompensé pour son travail : « J’ai renoncé à mon budget de souveraineté. Mais dans un pays où les vertus sont combattues, les vices encouragés, il est difficile de croire à ce genre de choses. Encore une fois, quand les services rendus sont énormes, l’ingratitude est la seule récompense. »
Amadou Damaro Camara est trimballé par devant la Crief avec l’ex 1er questeur de l’Assemblée nationale, Michel Kamano, son adjointe, Zenab Camara et le propriétaire des tours de Kakimbo, Cheng Jiin-Suey alias Kim pour, selon la justice, avoir détourné 15 milliards de francs guinéens alloués à la construction d’un nouveau siège de l’Assemblée nationale à Koloma.
Yacine Diallo