Contre toute attente, les travaux de bitumage de certaines routes de Conakry et de sa proche banlieue n’auront pas tenu un an. C’est le cas à Dixinn Terrasse ou encore à Kagbélen où, seulement un an après lesdits travaux, les sociétés n’ont pas le choix que de colmater les brèches. Une situation inédite qui en dit long sur la qualité, la solidité et le sérieux de ces travaux.
Aussi bien à Dixinn qu’à Kagbélen, le nouveau goudron s’est gondolé comme un sachet plastique contenant du feu. Ce qui conforte sans doute l’entreprise locale dont les travaux sont dans le même état. En effet, des travaux similaires à ceux de Dixinn et de Kagbélen sont en cours à Keïtaya, dans la commune de Dubréka. Là aussi, le goudron n’aura tenu que quelques années. Même si certains spécialistes trouvent des circonstances atténuantes à cette société locale par rapport aux Chinois qui ont réalisé les derniers travaux. A Keïtaya il y avait une seule couche, qui aura tenu plus longtemps que les deux décrits plus haut. Cette situation relance le débat sur la qualité des travaux réalisés en Guinée. La façon des Chinois avait fait passer à des travaux plus garanties que ceux des autres.
La société avait creusé profond, puis mis du granite sur une épaisseur de près de 20 cm, puis une deuxième couche de granite, avec mélange de ciment, ensuite les première et deuxième couche du goudron. Cette route n’a pas tenu un an, les citoyens s’interrogent.
Le pro-fossoyeur, dont les anciens Premiers ministres étaient la bête noire, avait dénoncé le nombre de couches des routes réalisées par ces derniers. Estimant que lui ferait 4 couches. Or quand on sait que plus de 20 ans après la réalisation de ces routes dont il a dénoncé la qualité, celles-ci sont encore intactes dans maintes régions, on se rend compte que l’ancien président cherchait tout simplement des poux dans le crâne nu de ses adversaires politiques. Les routes faites pendant son règne et surtout celles d’après n’auront tenu que quelques mois.
La route Matoto-Coyah en est la preuve. En clair, la Guinée va de mal en pis. Les rares routes faites durant la première République étaient plus solides que celles réalisées pendant la deuxième. Ces dernières sont nettement meilleures que celles de la décennie 2010-2020. Les toutes récentes routes détiennent le record de mauvaise qualité.
Le département des infrastructures et des travaux publics ne devrait pas répéter les erreurs du passé, il doit procéder à un nouvel appel d’offres pour le reste des travaux à réaliser à Conakry et à l’intérieur du pays. Car si on ne remplace pas une équipe qui gagne, en revanche celle qui a fait preuve de médiocrité et de contreperformance, doit être de facto remplacée.
D’aucuns estiment que la défectuosité des travaux réalisés par les Chinois s’explique par l’adage chinois bien connu sous les tropiques : « petit argent, petit travail ». L’ouvrage de Kagbélen est un projet emblématique du CNRD. La route commence déjà à s’effriter autour du point Paul Kagamé, le CNRD devrait demander des comptes aux Chinois, surtout, il devrait respecter le principe sacro-saint de réalisations des projets d’envergure : un appel d’offres qui tient compte de l’aspect à la fois technique et financier.
Habib Yembering Diallo