Dans la nuit du 10 au 11 décembre, une dizaine de boutiques a été fermée par l’administration du marché de Gbessia. Les propriétaires refusent de s’acquitter de la Taxe professionnelle unique (TPU). Mais après des heures de discussion avec des services à la mairie de Matoto, les boutiques seront rouvertes, la taxe sera perçue une fois un mode de paiement défini.
Depuis le 28 novembre dernier, les boutiquiers du marché de Gbessia sont invités à s’acquitter de 20 000 Gnf, au titre de la taxe mensuelle. En fait, la TPU (1 000) journalière a été cumulée à 30 000 mensuelle et réduite enfin à 20 000 Gnf. Les boutiquiers grondent et refusent de payer, car elle ne les « liait pas » à la mairie. Irritée, l’administration du marché a nuitamment fermé des boutiques. « Commune de Matoto. Fermée pour non-paiement des taxes de location mensuelle », lit-on sur la notice collée sur les portes des boutiques.
Le 11 décembre, les commerçants voulant descendre dans la rue, se sont résolus à débarquer à la mairie de Matoto. Mamadou Aliou Barry, le représentant de l’antenne communale de la Chambre de commerce au marché Gbessia, déclare que les intéressés n’ont jamais payé ce type de taxe et qu’ils n’ont pas de contrat avec la commune. « Le 11 décembre, vers 4 heures du matin, l’administration du marché a fermé une dizaine de boutiques. Nous sommes plus d’une centaine de commerçants concernés par cette affaire. Nous avons beaucoup de taxes à payer, nous demandons à la commune de nous épargner de cette taxe dite de location. Il n’y a pas de contrat de location entre la commune et nous. Nos magasins appartiennent à des particuliers, mais pour la mairie, tout le marché est un domaine de l’Etat. Ils ne peuvent venir, sans nous sensibiliser, nous demander de payer 25 000 Gnf de location et à défaut, fermer nos boutiques…»
Mamadou Millimono, le chef service financier de la commune de Matoto a reçu les grognards des heures durant. Il parle d’incompréhension entre commerçants et administration du marché. Toutefois, Millimono a ordonné la réouverture des boutiques et s’est engagé à remonter le problème, pour qu’une solution soit trouvée sur le mode de payement de la taxe dans deux jours. Selon lui, la TPU n’est pas une nouvelle taxe et le domaine du marché appartiendrait à la commune. « Tous les gens qui exercent une activité doivent payer une taxe à la commune. Même ceux qui se considèrent hors du marché, s’ils exercent une activité commerciale, ils doivent payer la TPU. » Il explique que le commerçant doit s’acquitter de la TPU, de la location stand, de l’hygiène et salubrité, du contrôle-qualité, du domaine de cadastre financier…. « On a ignoré certaines taxes, le commerçant ne paye que l’impôt et la taxe journalière (1 000 Gnf). Avant 2022, un propriétaire de boutique payait 15 000, celui d’un conteneur 10 000 Gnf, par mois. Mais comme ils refusaient de payer, on a décidé que chacun paye 1 000 Gnf journalier. Le groupe-là n’a jamais payé cette taxe, ils se disent être dans le quartier. Heureusement, on s’est compris, ils vont payer 20 000 francs au lieu de 30 000 mensuel au compte de la taxe journalière. C’est la méthode utilisée par l’administration du marché qui n’a pas plu. Pourtant, cela fait trois semaines que nous sommes dans cette situation, ils n’ont pas obtempéré. »
Les commerçants vont payer la taxe, reste à déterminer la méthode transparente de recouvrement.
Yaya Doumbouya