La cour d’assises de Bruxelles a rendu sa décision mardi 19 décembre dans le sixième procès lié au génocide des Tutsis organisé en Belgique. Séraphin Twahirwa et Pierre Basabose, deux anciens responsables rwandais, ont été déclarés coupables de « crimes de génocide » et de « crimes de guerre », au terme de plus deux mois de débats et d’une semaine de délibéré.
La cour d’assises de Bruxelles a suivi la majorité des réquisitions du ministère public, mardi 19 décembre. Derrière les condamnations pour génocide et crimes de guerre, il y a des dizaines de meurtres et d’attaques commis à Kigali contre la minorité Tutsi entre avril et juin 1994, et dans le cas de Séraphin Twahirwa, une douzaine de viols « commis avec la volonté » de « blesser » et « d’humilier » et qui ont porté « atteinte à la fécondité des femmes Tutsi et à leurs liens sociaux », estiment les jurés.
Ils présentent par ailleurs Séraphin Twahirwa comme un important chef interahamwe de Kigali ayant enrôlé et entraîné les miliciens qui ont ensuite tué sous des ordres, mais aussi à ses côtés dans le quartier de Gikondo
Les peines attendues
Pierre Basabose était quant à lui « au cœur de la machine génocidaire », selon la cour. L’arrêt précise qu’il a cautionné et encouragé ces massacres en apportant une aide financière et logistique aux interahamwe de Gikondo, mais aussi au média de la haine, la radio des Mille Collines, en tant qu’actionnaire. Le jury l’a déclaré coupable tout en notant que son état de santé altère sa capacité de discernement. Plusieurs experts ont en effet déclaré qu’à 76 ans, il souffre de démence sénile.
Conformément au système de la cour d’assises belge, les réquisitions et le verdict sur les peines auront lieu dans un deuxième temps, dans les prochains jours.
Par RFI