C’est devenu quotidien que dans la haute banlieue de Cona-cris, des gamins barricadent l’axe Sonfonia-rails-T8-Cimenterie. Non seulement, ils perturbent la circulation mais aussi caillassent les teufteufs et autres engins qui empruntent la route Leprince. Jusque-là, personne ne peut déterminer les raisons de cette révolte des marmots sur ce tronçon. Mais par le mode opératoire, l’on est tenté d’assimiler leurs actions à de la délinquance juvénile. Puisque généralement, ces marmots désœuvrés sortent entre 8h et18h, pour barricader la route. Bref, aux heures de pointe pour arracher les biens d’autrui téléphones, argent, sacs. Excusez du peu !
Avant l’intervention des farces de l’ordre, les ados ont fini leur opération et se sont éclipsés. Malheureusement, ce sont les gamins du voisinage qui sont victimes de la barbarie des forces de l’ordre qui, systématiquement, tirent à balle réelle dans les quartiers. Ce qui est cynique, c’est que les autorités, au lieu de prendre des mesures pour lutter contre la délinquance juvénile, anticiper sur ce phénomène qui se développe à Cona-cris, usent de la force.
Pourtant, la délinquance juvénile n’est pas propre à la Guinée. Avec responsabilité, les autres pays arrivent à contenir les gamins sans les canarder. Alors qu’en Guinée, notamment sur l’axe Hamdallaye-Kagbélen, au moindre mouvement, les agents en uniforme tuent en toute impunité. Sur cet Axe, la vie humaine est tellement banalisée par les autorités que les habitants n’ont que mépris pour les elles. Jamais justice n’est rendue pour soulager les victimes et dissuader les farces de désordre.
L’assassinat de l’élève Mamadou Yaya Bah par balles lundi 28 novembre dernier s’ajoute à de nombreux cas non encore élucidé dans cette zone. Les marmots de l’Axe ont aussi droit à la vie et à la protection de l’Etat. Fussent-ils des délinquants. « Même les criminels ont droit à un procès équitable », selon nos lois. Alors, les autorités doivent changer de méthode.
Ibn Adama