Le 27 décembre, Ibrahima Traoré, ex-capitaine du Syli national, devenu consultant de Canal+, s’est dans une interview à Afrik-foot exprimé sur les chances du Syli National à la CAN-2023; le bilan mitigé de Kaba Diawara et la crise qui secoue la Fédération guinéenne de football.
Le 24 décembre, la Féguifoot (Fédération guinéenne de football) a dévoilé la liste des 25 joueurs convoqués pour disputer la Coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023. On y trouve des joueurs qui évoluent en Europe comme Serhou Guirassy, Mouctar Diakhaby… « On sait qu’il y a de bons joueurs… Mais il y a toujours ce plafond de verre des quarts de finale. On attend depuis des années de passer ce cap. On a des joueurs de haut niveau, même s’il y a l’incertitude sur la forme de Naby Keita, qui a passé la première partie de saison blessé. Il faudra voir comment il va arriver à la CAN et surtout comment il va pouvoir mettre dans de bonnes conditions Serhou Guirassy (2ème meilleur buteur cette saison du championnat allemand) », décrypte Ibrahima Traoré.
Phase test pour Kaba Diawara
Concernant le technicien guinéen, Kaba Diawara, son bilan est « mitigé », en convient l’ex-capitaine du Syli national. Au vu de ses statistiques depuis son arrivée à la tête de la sélection nationale, « ce n’est pas qu’une impression, ce sont les faits. Quand on voit la qualité du groupe, on s’attend forcément à mieux. Il y a eu deux compétitions pour lui. La dernière CAN avec une élimination en 8ème de finale par la Gambie. C’était une déception. Ensuite, on s’est qualifié pour la CAN. Maintenant, c’est sur cette CAN qu’on pourra juger le travail de Kaba depuis ces années, avec ce groupe C très relevé ». En phase de poules, la Guinée disputera sa qualification au Cameroun, au Sénégal et à la Gambie.
Ibrahima Traoré a abordé la nomination de Fousseni Diawara comme sélectionneur adjoint un brin optimiste. Il évoqué un Malien « passionné par le football, qui a réalisé un bon travail du côté de la sélection malienne dans ce même rôle d’adjoint. Surtout, il a une très grande connaissance du football africain. Il faut échanger avec lui pour savoir à quel point il le connaît dans sa globalité. Quelqu’un qui a une telle connaissance du continent, des joueurs, des clubs, des sélections nationales… Avec Kaba, ce sont des bons amis qui pourront travailler ensemble, sans problèmes d’égos. Je trouve que c’est plutôt cohérent et pertinent, surtout par rapport au timing… Avec la compétition à l’horizon, on a besoin de quelqu’un qui a de grandes connaissances pour vite s’adapter à ce rôle ». L’avenir le dira.
Le bout du tunnel ?
Après deux ans de normalisation, la Féguifoot est toujours sans Comex (Comité exécutif). Le prochain congrès électif est prévu le 6 janvier 2024, à une semaine du coup d’envoi de la CAN. Des changements pourraient intervenir à plusieurs niveaux, notamment pour le poste de sélectionneur. Diriger le Syli ? C’est possible, mais pas dans l’immédiat, balaie Ibrahima Traoré. « Je suis concentré sur d’autres choses qui sont évidemment liées au football. Mais pourquoi pas ? Si j’ai les compétences ou qu’on estime que j’ai les compétences, pour mon pays à qui j’ai beaucoup donné, venir aider à contribuer pour élever le niveau du football guinéen… ».
Il se dit « un peu de triste » de constater la crise au sein de la Fédération guinéenne de football. « Cela fait deux ans, voire plus qu’on a le Conor. Des élections doivent être faites. Ça ne donne pas une bonne image de la Guinée de voir des dirigeants de la FIFA se déplacer jusqu’en Guinée et qu’il n’y ait pas de consensus ». Traoré exhorte « d’arrêter de privilégier les intérêts personnels pour penser au football guinéen, afin qu’il y ait un président ».
Abdoulaye Bah