Dans la nuit du 17 au 18 décembre, les habitants de Kaloum se sont réveillés avec un brasier en plein cœur du centre administratif. Un incendie s’est déclaré au principal dépôt pétrolier du pays, sis au quartier Coronthie.
Les flammes se sont déclarées aux environs de minuit pour ravager pratiquement toutes les installations. L’origine du feu reste pour le moment un mystère. L’incendie a causé des morts et des dégâts considérables. En début d’après-midi, les autorités de la transition, à travers le lieutenant-colonel Jean Traoré, directeur technique et opérationnel de la protection civile ont déploré un bilan provisoire de 11 morts dont 4 hommes. Il annonce aussi 88 cas de blessés graves et 3 blessés légers. L’agent de la protection civile précise que le bilan pourrait évoluer vu la gravité de certaines blessures.
Le ministère de la Santé, lui, annonce 13 décès, 178 blessés dont 50% ont regagné leurs familles respectives le matin de ce 18 décembre.
Au-delà des cas de morts, ce sont les dégâts matériels considérables qui cristallisent l’attention. La détonation s’est fait ressentir même dans des quartiers éloignés de la zone du sinistre. A Coronthie, il n’y a pratiquement pas d’habitations qui n’aient pas été touchées par la détonation. Même la Maison centrale de Coronthie n’y a pas échappé. L’incendie a soufflé portes et toitures de certaines cellules, quelques prisonniers ont été blessés. A la Cité-chemin de fer, en face du dépôt, des vitres ont volé en éclats, des murs fissurés, d’autres se sont affaissés. C’est le cas du siège de l’Office guinéen de publicité : « Le constat à chaud est le suivant : portes et fenêtres, qu’elles soient métalliques, vitrées ou en bois, ont volé en éclats, certains murs se sont affaissés, causant des dégâts matériels indescriptibles, tant au premier étage qu’au cinquième… Rien n’est récupérable dans nos bureaux : tout est sous les décombres », annonce le directeur général, Mandian Sidibé.
Dans le quartier Almamya, le bâtiment abritant le procès des événements du 28 septembre 2009 a aussi été touché. Tout comme dans les quartiers Sandervalia où des bâtiments du CHU Ignace Deen ont été affectés et Téminétaye où les sièges de la radio Nostalgie et la Fédération guinéenne de football ont été essoufflés.
Dans l’après-midi du lundi, le gouvernement a annoncé que les pompiers avaient réussi à circonscrire l’incendie, mais continuaient à se battre contre les flammes. En parallèle, les blessés continuaient d’affluer dans les grands hôpitaux de Conakry.
Yacine Diallo