Lundi 11 décembre, Général Ibrahima Baldé, chef d’état-major de la gendarmerie, a comparu pour la deuxième fois au procès du massacre du 28 septembre 2009. Lors de cette audience, il a répondu aux questions des avocats relatives notamment à ses hommes. Selon lui, il avait déployé 1 170 gendarmes dans les 5 communes de Conakry et dans le Grand-Conakry.

Par rapport à la gestion de la manifestation, il est resté droit dans ses bottes : la gendarmerie n’avait pas eu les moyens humains et matériels pour gérer le meeting. « Si on avait les moyens suffisants, on ne serait pas là aujourd’hui. » De son expérience dans le maintien d’ordre en Guinée et ailleurs, Général Baldé affirme qu’il n’avait jamais vu une foule aussi compacte comme celle du lundi, 28 septembre 2009. Les gendarmes auraient été si débordés que le dispositif sécuritaire avait été déboulonné par les manifestants. Du coup, ses agents se sont retrouvés au niveau de Donka, non loin du stade. « Quand les militaires venaient, les gendarmes avaient déjà quitté le stade. »

Parlant du centre de formation de Kaléyah (Forécariah), l’ancien chef d’état-major de la gendarmerie a expliqué que l’armée avait repris le Centre et que depuis, il n’aurait pas été informé de ce qui s’y passait. Bienvenue Lamah était-il le directeur du centre ? Le Général Ibrahima Baldé répond : «  Je ne peux pas confirmer ou infirmer que Bienvenue Lamah  était le directeur du centre de Kaléyah ». 

A propos des interpellations et exactions contre des manifestants dans les escadrons, le général Baldé affirme qu’il n’avait pas été officiellement informé. « Lorsqu’on m’a informé qu’il y a eu des interpellations, j’ai ordonné de les libérer. J’ai vérifié si c’était respecté, effectivement les gens avaient été libérés ».

 Un avocat a posé la question de savoir si le général Ibrahima Baldé connaissait où se trouvent les fosses communes des manifestants disparus, il a répondu : non, avant de jurer en ces termes : « Sur la tête de mes deux parents, sur l’honneur, j’allais montrer où se trouvent les charniers, si je connaissais » l’endroit. 

A cause des coupures intempestives de l’électricité, le président du tribunal, Ibrahima Sory II Tounkara, a renvoyé le procès au 12 décembre 2023.

Mamadou Adama Diallo