L’Association des anciens étudiants et stagiaires de Guinée en Chine, AESGC, a participé à la deuxième réunion des Responsables des Organisations d’Amitié populaire entre la Chine et l’Afrique tenue du 7 au 9 novembre dernier, à Jinan, capitale de la province de Shandong en Chine. Elle souhaite que la formation soit au cœur de la coopération et de l’amitié sino-africaine.
La rencontre sur la « Transmission de l’amitié traditionnelle Chine-Afrique » a enregistré la participation de plusieurs délégations venues de partout en Afrique. La Guinéenne, Aicha Cissé, au nom de l’AESGC affiliée à la FAACA, Fédération des associations d’amitié Chine-Afrique, s’est adressée le 9 novembre à l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger, APCAE, organisatrice de la rencontre. Après avoir remercié les responsables de l’APCAE, pour « l’accueil chaleureux » et la tenue du conclave, elle est revenue sur l’historique de la Coopération sino-africaine. Aicha Cissé a mis l’accent sur les « relations Chine-Afrique, ancrées dans une histoire multiséculaire de contacts maritimes, au gré des alizés, à travers l’océan Indien ». C’est donc, tout naturellement, rappelle-t-elle, que d’un côté la côte sud de la Chine (Guanzhou) et de l’autre, la façade Est du continent africain, furent les premières concernées. Selon elle, l’an 1949 a marqué l’ère nouvelle des relations Chine-Afrique, d’abord de nature politique. Mais qu’à la charnière de l’époque coloniale et du début des indépendances africaines, l’intérêt de la Chine pour l’Afrique s’est développé, dans « le cadre d’une solidarité tiers-mondiste, face aux puissances occidentales, dans le sillage de la conférence de Bandung » en 1955. Après cette rencontre de Bandung, la Chine mettra en place une « véritable politique chinoise au sud du sahara », officialisée par le 8e Congrès du Comité central du Parti en 1956. Les années suivantes enregistreront une série de « cinq conférences afro-asiatiques », tenues toutes en Afrique : »eLe Caire (1957), Accra (1958) dans le Ghana tout juste indépendant, Conakry (1960), Mogadiscio (1963) et Winneba (1965) au Ghana à nouveau ».
Dame Cissé indique qu’en 1960, le Président Sékou Touré a été le « premier dirigeant africain à se rendre en visite officielle en Chine », suivi l’année suivante par le président ghanéen, Kwame Nkruma. « Au seuil des indépendances, trois États sont ainsi en pointe pour leurs relations avec la Chine : le Ghana, la Guinée et le Mali », précise Dame Cissé aux participants de la réunion. Ces relations ont été surtout diversifiées à travers « les précurseurs historiques » Mao Zedong et Zhou Enlai. La visite de Zhou Enlai en 1964 dans dix pays africains, notamment Égypte, Maroc, Guinée, Mali, Éthiopie, renforce la « solidarité sino-africaine contre l’impérialisme », souligne la Guinéenne.
Sous le Président de la République Populaire de Chine, XI Jinping, on observe, déclare dame Cissé, l’intensification et la formalisation du cadre de coopération entre les peuples Africains et Chinois. D’où la création du forum sur la coopération Sino-Africaine, FOCAC, autour de trois dimensions essentielles entre les deux parties : consolider l’esprit de mutualité dans la synergie d’action, renforcer l’amitié et le consensus entre les deux peuples et promouvoir l’intégration et la coopération entre les peuples Chinois et Africains.
Au nom de l’amitié entre les peuples et de la solidarité avec les deux amis, les années 1960-1970, sont celles où la Chine commence à déployer en Afrique « une vitrine politique faite de grandes réalisations : palais présidentiels, stades, nouvelles routes, humanitaire ».
La Guinée, depuis les années 1959 jusqu’à nos jours, aura bénéficié de plusieurs réalisations et dons, dans une « coopération gagnant-gagnant, » selon Dame Cissé qui cite notamment : la construction du Palais du Peuple en 1966 (Don), la construction des barrages hydro-électriques de Kaléta 240 MW (2012), Souapiti 450 MW (2021) qui représentent 80% de la production de l’énergie.
De la potentielle jeunesse
La jeunesse représente 77 % de la population africaine. « Une vraie problématique dans le processus de développement et le renforcement des états Africains », souligne Aicha Cissé qui ajoute que la « jeunesse africaine est perçue comme le levier du développement » du continent. D’où son appel à la Chine qui devrait jouer un rôle majeur dans l’éducation, la sensibilisation aux efforts de développement. En clair, elle plaide pour que la formation soit au cœur de la coopération et de l’amitié Sino- Africaine.
Pour terminer, Aicha Cissé a su gré à l’ambassade de Chine en Guinée et les autorités Guinéennes qui placent au centre de leurs priorités l’amitié Chine-Afrique.