Vendredi 5 janvier 2024, le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Charles Wrong, affirme e que l’Etat « est en droit » de restreindre l’exercice des libertés lorsqu’elles portent « atteinte grave » à la paix et à la quiétude.
La presse guinée-haine est muselée depuis le 24 novembre 2023, l’accès aux réseaux sociaux restreint. A l’occasion d’une présentation des vœux à Cona-cris, le ministre Charles Wrong a été interpellé par le bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée. Me Mamadou Souaré Diop déclare que « toute privation des citoyens de ses droits, de s’exprimer librement et de participer aux débats publics, est une violation des dispositions de la Charte de la transition.»
Réponse du berger à la bergère. Charles Wrong argue que le brouillage des ondes des radios et le retrait des télévisions des bouquets Canal+ et StarTimes ne constituent poing une violation de la liberté de la presse. Appuyant ainsi le propos de son collègue Ousmane Gawa Diallo, ministre des Télécoms et porte-voix du goubernement qui, déclarait que l’internet n’était pas un droit.
«L’exercice de la liberté d’expression et l’accès à l’information sont deux notions confuses. Je sollicite que vous observiez les réalités des autres pays avant de parler des nôtres. J’ai dit au président de la Transition et aux membres du gouvernement que lorsqu’on gère un pays, on ne doit pas fuir les débats et on ne doit pas garder le silence. Il faut aborder le sujet et poser le diagnostic pour pouvoir avancer », explique le ministre.
Selon lui, le droit à l’information n’est pas réservé qu’aux journaleux. Que tout citoyen ayant besoin de l’information doit l’avoir, à la limite près des exceptions du secret d’État. Les gens pensent que les droits de l’homme c’est seulement l’État, alors que les droits de l’homme signifient aussi le respecter de la loi.» Le devoir, c’est quoi ?
Charles Wrong déclare avoir calé une rencontre avec les hommes de médias. «Il faut que l’État et les médias se retrouvent pour se parler, afin que chacun puisse connaître ses limites. «Vous voulez exercer votre droit, mais l’exercice pose problème. La liberté d’expression ne doit pas porter atteinte à la dignité des personnes. Vous êtes un père de famille, lorsque qu’on dit que monsieur le bâtonnier est ceci ou cela dans un studio, alors que vos parents et amis écoutent (…) Beaucoup ne sont pas journalistes, ils n’ont pas appris l’éthique et la déontologie, cependant, on leur laisse le micro. Cela n’est pas de la liberté d’expression, c’est l’abus de l’exercice.» On ne comprend plus. Appelez l’Etat, on va se parler !
Yaya Doumbouya