Après environ trois semaines d’interruption à cause de l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a repris ce 8 janvier au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Mohamed Condé alias Escobar, commandant du salon du Président Moussa Dadis Camara comparaît devant la barre, au titre de témoin.

Selon Mohamed Condé, le matin du  28 septembre 2009, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba est allé à la résidence de Moussa Dadis Camara au camp Alpha Yaya Diallo qui servait  de « bureau de la Présidence. Il (Toumba Ndlr) est entré dans la chambre, il est sorti, il m’a dit de ‘’ne pas laisser le président Dadis Camara sortir. Si jamais le Président sort ici,  à mon retour, je vais t’arrêter’’ », lui aurait dit Toumba. Ainsi, quelques minutes après dit Escobar, Moussa Dadis est sorti en criant : « Allons-y, ils vont nous tuer tous ». Il est monté dans le véhicule. « Je suis sorti de l’autre côté, j’ai retiré les clés. J’ai appelé des éléments, nous l’avons supplié, il s’est retourné dans sa chambre ».

 Mohamed Condé affirme que la nuit, le Président Dadis Camara l’a appelé dans sa chambre, il lui a encore demandé pourquoi il ne l’a pas laissé sortir ? Il aurait répondu que de la manière dont il a vu Dadis, il ne pouvait pas le laisser sortir. « Après,  il (Dadis) m’a demandé : ‘’est-ce que tu sais que tu m’as sauvé la vie ? Si je partais là-bas, ils allaient dire que j’étais à la tête des militaires qui sont allés tuer les gens au stade’’.  Il est sorti au salon, il a dit à tout le monde de me respecter, que c’est Mohamed Condé Escobar qui est son vrai garde-corps… »

Ibn Adama