A l’issue d’une assemblée générale à la Bourse du travail le 6 février, le mouvement syndical guinéen a déposé un préavis de grève générale illimitée au ministère de la Fonction publique et du Travail. Suivra, dans une dizaine de jours, l’avis de grève.
« Libérez Pendessa ! ». Ce slogan a retenti à la Bourse du travail de Kaloum où se sont réunis syndicalistes et syndiqués, pour réclamer la libération de Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG). Il est écroué depuis une quinzaine de jours pour « participation délictueuse à une réunion sur la voie publique, participation délictueuse à un attroupement, complicité et menace à l’ordre public, à la sécurité, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique ».
Kader Aziz Camara, le secrétaire général adjoint de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), a dépeint le décor : « Nous voulons que Sékou Jamal Pendessa soit libéré immédiatement et sans condition. A cet effet, le mouvement syndical guinéen dépose un préavis de grève générale et illimitée au gouvernement. Nous sollicitions l’accompagnement », de tout le monde et de toutes les composantes de la nation. M. Camara ajoute que si le gouvernement ne prend pas « en argent comptant » ce préavis de grève, les syndicalistes appelleront à une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national.
Dans le préavis de grève, le mouvement syndical dénonce la « violation » des droits et libertés, la « violation » des valeurs démocratiques ainsi que le droit d’accès à l’information publique. Il fustige aussi la « violation » des libertés d’association, de réunion, de presse et de publication, « pourtant garantis » dans la Charte de la Transition.
A l’affaire Sékou Jamal Pendessa s’ajoutent, entre autres, la cherté de la vie, la « violation » des protocoles d’accord dans l’Education. Le mouvement syndical réclame la révision à la baisse du prix des denrées de première nécessité, l’application intégrale du protocole d’accord triparti du 15 novembre 2023, l’application intégrale du protocole d’accord sectoriel de l’éducation signé en octobre 2023. « Faute de quoi, le mouvement syndical se réserve le droit de déclencher une grève générale et illimitée dans les secteurs publics, privés, mixtes et informels sur toute l’étendue du territoire national », précise-t-on dans le préavis. « Le mouvement syndical traite les problèmes de façon horizontale et verticale. Les femmes souffrent de la cherté de la vie. Les prix des denrées de première nécessité ont grimpé, le protocole lié aux enseignants contractuels n’est pas respecté. Donc, l’institution qui peut y remédier reste le mouvement syndical. C’est pour cela que les femmes se sont massivement mobilisées aujourd’hui. Mais, le cas de Sékou Jamal Pendessa demeure primordial. Il était en mission syndicale, donc en mission sacrée. On ne devait pas l’arrêter », estime Kader Aziz Camara. « Nous demandons à tout le monde et à toute la population guinéenne d’accompagner le mouvement syndical dans cette lutte noble », invite Abdoulaye Camara, le secrétaire général de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée, USTG, version Mamou.
Yaya Doumbouya