La République démocratique du Congo (RDC) et la Guinée ont rendez-vous au stade olympique d’Ébimpé à Abidjan, vendredi 2 février, en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations. Les Léopards, forts d’un succès prestigieux contre l’Égypte, ont grand appétit. Mais les Guinéens, eux, s’appuient sur un élan et une force mentale en béton. L’affiche est prometteuse.

Voilà déjà plus de six ans que la RDC et la Guinée n’ont plus croisé le fer sur un terrain de football. La dernière fois, c’était en novembre 2017, et les Léopards l’avaient emporté 3-1. Mais les équipes et le contexte étaient différents. Il s’agissait d’un match éliminatoire pour la Coupe du monde 2018, et aucune des deux sélections n’avaient été du voyage en Russie.

Ce vendredi, à Abidjan, elles se retrouvent pour une place dans le dernier carré de la CAN 2024. Et bien malin est celui qui pourrait dire qui de la RDC ou de la Guinée s’élance avec le costume de favoris. Aucun des deux coachs ne le revendique en tout cas. « On peut s’attendre à un match ouvert », annonce Sébastien Desabre, le sélectionneur de la RDC.

La RDC va « jouer crânement sa chance »

Dans le camp des Léopards, on se veut serein avant ce quart de finale au stade Alassane Ouattara (le vrai nom de l’écrin d’Ébimpé). Cette CAN est déjà une réussite aux yeux du technicien français, en poste depuis un an et demi. Sébastien Desabre cite « deux victoires » dans cette édition 2024 : « La première a été d’atteindre les huitièmes de finale et d’être sortis du groupe en étant seconds. La deuxième a été de battre un Top 5 avec l’Égypte. »

Pour l’entraîneur, cette CAN est « la CAN du travail », qui récompense les sélections qui ont le plus progressé. « Les équipes en quarts de finale sont toutes belles. (…) Ça travaille dans tout les pays. C’est très bien, ça va tirer le football africain vers le haut », poursuit-il. Sa RDC a atteint un premier objectif : « On voulait performer dans cette CAN. À l’heure actuelle, on est la 13e équipe africaine (67e au classement général de la Fifa, derrière l’Afrique du Sud à la 66e place et devant le Cap-Vert à la 73e place), et en étant en quarts de finale, on est dans les huit dernières. »

Mais ce n’est pas pour autant que les Léopards comptent s’arrêter en si bon chemin. Il y a de l’humilité chez eux, mais « il faut être ambitieux », avance Desabre, car « on est à deux matchs d’une finale ». « On est calmes, perfectibles dans notre jeu. C’est ce qui nous rend encore plus intéressant. Je pense qu’on a encore une marge de progression », développe l’entraîneur qui entend « jouer crânement (notre) chance ».

« Les Guinéens savent que l’on est en mission »

Chez les Guinéens, le discours est, somme toute, assez semblable dans la bouche de Kaba Diawara. Le sélectionneur se veut mesuré mais déterminé : « On ne va pas jouer les fanfarons. On reste humbles et à notre place. Mais on sera prêts. » L’entraîneur reste fidèle à sa philosophie depuis le début de cette CAN : « On est venu pour jouer sept finales. Maintenant, on est prêt, prêt mentalement à se battre. Je me fiche de la façon dont on joue ; on doit gagner. »

Volontiers blagueur, Kaba Diawara a pris le parti de la rigolade quand un journaliste congolais, lui-même taquin, a suggéré que le Syli national pouvait réfléchir à faire ses bagages : « Plier nos valises ! Hé, attend un peu quand même ! (rires) Même si ce sont des Martiens en face, c’est pareil. Mes gars sont dans le même état d’esprit. Soit on rentrera à la maison, soit ce sera vous. C’est la logique de la compétition. On va essayer que ce soit vous ! On va tout faire pour vous renvoyer… avec votre chicote là ! (rires) »

Beaucoup de sourires donc chez le sélectionneur guinéen, mais qu’on ne s’y trompe pas : la Guinée compte bien tout faire pour l’emporter, elle qui n’a plus battu la RDC depuis un match de la CAN disputée en 2004. Kaba Diawara n’a pas oublié les mots que le président de la transition, Mamadi Doumbouya, à ses troupes il y a quelques semaines : 

« Il nous a mis en tête qu’il fallait marcher comme un seul homme et qu’on pense au peuple. C’est ce discours que j’ai en tête. Vous savez aussi qu’une catastrophe a eu lieu en Guinée en décembre (l’explosion d’un dépôt de carburant à Conakry qui a fait 24 morts et plus de 450 blessés). Les Guinéens savent que l’on est en mission et qu’on prend ce rôle au sérieux. On a donné de la joie. Il reste trois matches si on va au bout, avec la victoire finale j’espère. »

Par RFI