Le latéral droit brésilien Dani Alves a vu sa carrière, riche de dizaines de titres glanés avec la Seleçao, le Barça ou le Paris SG, s’arrêter brutalement avec son incarcération début 2023 puis sa condamnation, jeudi, pour le viol d’une jeune femme.
Il a été condamné à quatre ans et demi de prison pour le viol en décembre 2022 d’une jeune femme dans une discothèque de Barcelone, où il a connu ses plus belles heures de footballeur, entre 2008 et 2016 aux côtés de Messi et Neymar notamment. Alves, qui pourra faire appel de ce verdict, a également été condamné à verser 150.000 euros à la victime.
Son incarcération en détention provisoire, début 2023, avait immédiatement entraîné son licenciement par le club mexicain des Pumas, où il poursuivait encore, à près de 40 ans (il est né le 6 mai 1983), sa riche carrière.
Car ses titres sont aussi nombreux que ses tatouages, même si le plus prestigieux –un titre mondial– manque, comme une anomalie, dans la liste de ses 43 trophées.
Vainqueur avec les moins de 20 ans brésiliens en 2003, Alves n’a jamais connu le sacre avec les A. Présent lors des éditions 2010 et 2014, une blessure à un genou l’a privé d’une troisième participation en 2018.
Mais le capitaine brésilien s’est un peu consolé en 2019 avec une deuxième Copa America. Avant de mener, à 38 ans, la jeune sélection olympique à la médaille d’or à Tokyo en 2021. Son dernier titre.
Quelques mois plus tard, il retrouvait le club de ses plus grands succès, le FC Barcelone, le temps d’une pige de six mois. « Aujourd’hui, il est l’heure de se dire au revoir », avait écrit le Brésilien sur Instagram à son départ en juin 2022, évoquant « plus de huit années dédiées à ce club, à ces couleurs, à cette maison », dont il a porté plus de 400 fois le maillot.
Lors de son premier passage au Barça, entre 2008 et 2016, Alves a fait main basse sur 23 titres, dont trois Ligues des champions, six Liga et quatre Coupes du Roi. À cela s’ajoutent deux Coupes de l’UEFA avec Séville, deux titres en Ligue 1, une Coupe de France et une Coupe de la Ligue avec le Paris SG, une Serie A avec la Juventus. Entre autres…
Des chiffres vertigineux pour ce gamin issu d’une famille pauvre de Juazeiro (État de Bahia).
En 2001, à 18 ans, il débute avec l’équipe première de l’Esporte Clube Bahia. Repéré par le Séville FC, il s’envole pour l’Europe en 2002. S’ouvre alors une longue aventure espagnole de 14 saisons: six en Andalousie, puis huit en Catalogne, au Barça.
En 2016, il quitte Barcelone pour Turin et la Juventus, pour une seule saison, le temps de glaner un Scudetto et une Coupe d’Italie.
Nouveau pays et nouveau club: la France et le PSG en 2017 où il retrouve un visage familier, celui de Neymar, recruté comme lui pour aider Paris à gagner la Ligue des champions. Mais il n’y aura pas de nouvelle C1. Entre coups d’éclat, coups de chaud et blessures, la parenthèse parisienne de deux ans est mitigée.
« Jusqu’à 50 ans! »
De retour au Brésil en 2019, il ajoute encore une ligne à son palmarès en remportant le championnat paulista avec le Sao Paulo FC.
Après sa deuxième parenthèse à Barcelone, Alves n’en a pas fini avec le football. À 39 ans, il signe chez les Pumas au Mexique en juillet 2022 et continue à être appelé avec la Seleçao, avant le brutal terminus.
Fantasque, longtemps très présent et facétieux sur les réseaux sociaux ou sur le terrain, Alves avait dénoncé en 2014, à sa façon, le racisme en ramassant et mangeant une banane qu’on venait de lui lancer alors qu’il allait frapper un corner.
« J’ai le plus grand palmarès de l’histoire du football avec 43 titres. Si quelqu’un me dépasse, JE VAIS JOUER JUSQU’A 50 ANS », lançait-il par ailleurs hilare en juin 2022. Une perspective aujourd’hui définitivement écartée.
Besoccer