« L’histoire n’est pas une répétition, mais un processus continu, et les traces qu’il laisse sont aussi des dépassements. » Cette pensée lumineuse est de celui qui, par son courage à la tête du syndicat guinéen, a conduit à l’indépendance de la Guinée coloniale et plus tard, à la libération de toute l’Afrique, en disant Non à de Gaulle en 1958.
Le Général de Gaulle, grand de taille, homme en uniforme a, avec intelligence, baissé l’échine devant une volonté populaire, revigorée par Sékou Touré et ses compagnons de lutte.
La grève de 72 jours en Guinée, contre le système colonial français, continue d’avoir son caractère emblématique dans l’histoire des revendications de la classe ouvrière de par le monde.
Le destin de notre chère Guinée serait-il sous l’étoile des Sékou ? J’interroge le Démiurge, pour peu que je fasse attention aux signes…
Après la 1ère République, un autre Sékou (Ben Sylla) surgira dans la sphère sociale et professionnelle, résolu à faire don de soi pour les travailleurs guinéens, qui ne demandaient juste que l’amélioration de leurs conditions de vie… La grève de 2006 en est l’illustration la plus parfaite d’un combat noble et légitime.
Le Général Lansana Conté, à travers le cri du cœur d’un peuple qui l’admirait, a sagement épousé la volonté populaire en signe de pacte social…tirant les conséquences de l’imperfection humaine et ne faisant aucun mystère de son amour pour ses compatriotes…
L’autre Sékou(ba) Konaté, homme en tenue, a réussi à conduire cette Guinée à une élection qui a pu permettre d’avoir à la tête du pays, un civil élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois.
Même si, l’épilogue de la marche vers un Etat de droit rêvé, a eu ses écueils…depuis les résultats, jusqu’à la tournure anti constitutionnelle ayant affecté le cours normal des espérances démocratiques…
Sékou(ba) Konaté a le mérite de vouloir donner à la Guinée la culture de l’alternance démocratique, tant espérée par la population libre de la Guinée indépendante.
Suivant les signes, parfois insondables, un autre Sékou (Koundouno) sortira la tête pour défendre jalousement le sésame arraché de hautes luttes et dont les écumes jaillissent de la Constitution, désormais, d’un Etat de droit…tant aspiré par le peuple de Guinée. La lutte contre le FNDC aura galvanisé le courage de Sékou Koundouno et compagnie.
Se dressant devant les canons et les bâtons d’une certaine force de maintien d’ordre, l’écho de la résistance a retenti partout et a finalement abouti à une prise de responsabilité des Guinéens un 05 septembre en 2021…
L’arrestation, le jugement et la condamnation de Sékou Jamal Pendessa seraient-ils un signe dans le processus continu de l’histoire de la Guinée ? Ou bien le signe d’un dépassement du processus de l’histoire qui n’est jamais une répétition ?
Cet autre Sékou est en conflit avec un pouvoir militaire dirigé par un Général. Au nom de la liberté de la presse, de la corporation et du syndicat de la presse, Sékou Pendessa n’entend pas baisser les bras… Il croit comme fer à la légitimité du combat qu’il mène…
Depuis lundi 26 février, une grève générale est déclenchée sur l’ensemble du territoire national, dont le préalable pour désamorcer la crise reste la libération sans condition de Sékou Jamal Pendessa.
Que réserve la fin de cette crise ? La réponse est dans le déroulement des faits dans l’avenir.
Alpha Kabinet Doumbouya