Jeudi, 22 février. Les Nippons de Guinée ont célébré la fête nationale de leur bled, liée à la fête anniversaire de Sa Majesté Naruhito, 126ème empereur du Japon qui a soufflé sa 64è bougies le 23 février. Du beau monde à la résidence de S.E Kato Ryuichi, ambassadeur de l’Empire du Soleil levant en Guinée, à la Cité ministérielle Donka. Pas l’ombre d’un ex-ministre (évidemment) du Goubernement Goumou dissout…
La fête a réuni nombreux Japonais résidant en Guinée, des diplomages pleins de poussière, des invités de marque déposée. Dansa Courroux-mât, le prési du CNTêtard, a représenté les institutions. Il était accompagné surtout de membres du CNRD dont le Chef d’état-major général des armées, Ibrahima Sory Bangoura, le haut Commandant de la gendarmerie, Balla Samouraï eh…Samoura. Le Secrétaire gênant du mystère des affaires étranges, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, a représenté le goubernement. Deux laïus pour marquer l’anniversaire de Sa Majesté l’Empereur Naruhito, symbole de l’Etat et de l’unité du peuple japonais.
A la découverte de la Guinée
Son Excellence Kato Ryuichi a fait le bilan de l’an un de sa mission en Guinée. Dans sa soif de découvrir et de comprendre le bled, il a palpé le terrain, hors de Cona-cris, pour causer avec des Guinéens. Ce qui lui a permis de « découvrir que la Guinée est un pays ayant une riche histoire et une grande variété de cultures ». S.E Kato a assisté « aux danses du Baga, visité le Musée du Fouta à Labé et rencontré des patriarches de Kissidougou ». Il est même allé à Simandou, dans le buisson de Lola, en Guinée-forestière, sans avoir dit s’il a fait un tour à Bossou, pour voir les chimpanzés de ce coin qui intéressent tant les chercheurs nippons. « J’ai appris avec l’histoire de la Guinée que votre pays se situe à la périphérie des empires et des royaumes de l’Afrique de l’Ouest et que divers peuples y vivent ensemble depuis des siècles. J’ai découvert que « Vivre ensemble » est un esprit fondamental des Guinéens », a-t-il souligné. Heureusement ! Cependant, le diplomage, en visitant « une cantine scolaire que le Japon soutient en coordination avec le PAM », a constaté que plusieurs marmots n’ont pas « suffisamment accès à la nourriture ». Ce qui lui a inspiré ce dicton nippon : « Les hommes ne peuvent pas apprendre la courtoisie et le savoir-vivre » tant qu’ils n’ont pas assez de moyens pour vivre et se vêtir. « Autrement dit, explique-t-il, il faut viser le minimum national. » Tout gouvernement devrait s’y atteler. Lui, il a compris que le CNRD en fait sa tasse de thé, à travers « la refondation de la Guinée ». Un objectif conforme au principe central de la Coopération internationale du Japon en quête de « sécurité humaine ».
S.E Kato a cité les 3 piliers de cette sécurité humaine : la sécurité alimentaire, les infrastructures et le renforcement des services sociaux de base, pour « justement fournir ce minimum national aux Guinéens. » Pêle-mêle, on citera : l’Education, les infrastructures, le transport, la pêche, l’agriculture, l’hydraulique et la Santé. Aussi, l’alimentation à travers le soutien aux cantines scolaires. Des exemples : Dans l’éducation, le Japon fait beaucoup dans la construction d’écoles (plus de 1 100 salles de classe). La révolution Meiji de 1868, ça vous dit ? Dans la santé, il liste la construction de l’Institut national de santé publique (INSP), à Wonkifong (Coyah). Une parenthèse : « Cet institut sera le centre de la future recherche fondamentale de la prévention des maladies infectieuses ». Amen !
Selon Kato Ryuichi, l’accent mis sur l’agriculture par le goubernement de la transition va dans « la bonne direction ». C’est patent. Le Japon soutient la Guinée dans la riziculture depuis plusieurs années, même si il nuance « l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production à la distribution doit être renforcé. » Le Japon, avec la JICA (Agence japonaise de coopération internationale), soutient aussi le secteur de la pêche. Mais le diplomage indique que « l’épuisement des ressources halieutiques dû à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée suscite des inquiétudes ». Il n’oublie pas non plus la Culture, rappelant les relations tissées entre la Guinée avec le village de Mishima (composé de 3 îles, 364 habitants), qui a débuté à l’occasion de la visite du maître de Djembé Mamady Keita, il y a une vingtaine d’années. « J’aimerais valoriser ce type d’échange entre le Japon et la Guinée, qui donne un supplément d’âme à notre coopération technique et économique. »
Identités remarquables
Les japonais ont fait montre de solidarité et d’entraide après le tsunami et le tremblement de terre qui a fait plus de 20 000 morts ou disparus en mars 2011. Le diplomage se le rappelant a rendu hommage aux Guinéens qui « se sont entraidés et ont surmonté les difficultés dans l’esprit du vivre ensemble », avec l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures du bled en décembre dernier, comme avec Ebola et Covid-19. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l’incendie.
Le Secrétaire gênant du mystère des affaires étranges, Kabélé-bélé Soumah, a souhaité joyeuse fête à Sa Majesté Naruhito. Il a salué « l’excellence des relations d’amitié et de coopération qui existe entre la République de Guinée et le Japon ». Kabélé-bélé a égrené les réalisations nipponnes en Guinée. Sans vouloir minimiser les efforts fournis pour le développement socioéconomique de la Guinée, il se féliciterait de voir « les opérateurs économiques japonais (avec leur dynamisme, créativité, savoir-faire), s’engager dans un partenariat fructueux avec leurs homologues guinéens (…) dans un esprit mutuellement avantageux. » Amen !
Tchin-tchin gênant
Après les laïus, l’hôte a souhaité trinquer (c’est la tradition), avec ses invités de marque dont le Prési du CNT et sa vice-prési, la Hadja Maï Yombouno. La vice-prési du CNT a vidé d’un trait son verre. Leurs Excellences se sont regardées, les uns écarquillant des yeux, les autres esquissant un sourire. Dansa Kourouma a souri à sa vice-prési, visiblement gênée de se retrouver seule avec un verre vide.
Mamadou Siré Diallo