Aux bruits, ragots et médisances que partagent administrés résignés et administrateurs insouciants, le Premier ministre Goumou ajoute la colère de l’aile dure de son goubernement. L’échange musclé de courrier entre le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Son Excellence Alphonse Charles Wright, et le patron de la Primature, l’Honorable Bernard Goumou, s’est imposé à l’opinion publique guinée-haine comme un puissant indicateur de solidarité et de cohésion des hommes et des femmes qui nous goubernent.
Certains administrés naïfs du Général-Président Mamadi Doum-bouillant avaient commencé à se sentir mal à l’aise à cause de la médiocrité de l’expression de soutien à notre vaillante équipe nationale, tombée à Abidjan, larmes à la main, à l’issue des quarts de finales de la CAN 2023. Coût sur coup, trois ministres sèment le doute dans l’esprit du Guinéen lambda. Devant un grand nombre de collégiens et de lycéens chauffés à blanc, le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, son Excellence Général Hawing, avec un lyrisme de mauvais aloi, invite ses poulains à supporter le Syli. Les Guinéens ne savaient peut-être pas que leur équipe nationale était difficile à soutenir.
L’émotion aidant, le ministre de l’Intérieur, Son Excellence Mory Condé, décentralise les bévues. Il consacre une bonne partie à la grammaire, l’autre au bon sens. Il adresse ses félicitations au « Syli National, tombés arment à la main. » Mory Condé a dû recevoir le carton jaune à lui décerné par une certaine presse, le sourire aux lèvres. A quelque chose, malheur est bon, dit-on. Il aura fallu que, de son côté, le Garde des Sots, confirme par écrit, tous ces exploits ministériels pour que le public comprenne, enfin, la ferme volonté du porte-parole du Goubernement, l’Honorable Ousmane Gawa Diallo, de limiter la liberté d’expression et d’écoute en République de Guinée. Dans son interminable lettre-réponse à Bernard Goumou, Charles Wright écrit, page 1, paragraphe 4 : « Cette démarche, à mon humble avis, pouvait vous permettre de comprendre la régularité des procédures engagées, le rôle du Ministre de la Justice en rapport avec les autorités en charge des poursuites ( les Magistrats du ministère public), ce qui vous « aurait éviter » toute interprétation de nature à porter atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire si cher au Président de la République dans sa vision de refondation de l’État, de Rectification institutionnelle et de moralisation de la vie publique…»
Question : Comme nous savons que si deux verbes se suivent, le second se met à l’infinitif, pourquoi la règle ne s’applique-t-elle pas à deux ministres qui se poursuivent ? Attendons l’improbable conseil des ministres pour hasarder une réponse ! Pour le moment, Ousmane Gaoual, porte-parole du Gouvernement, est totalement aphone.
Diallo Souleymane