En Guinée, l’UFDG, principal parti d’opposition, est au centre d’une rivalité entre son président et le porte-parole du gouvernement de transition. Alors que l’actuel chef du parti, Cellou Dalein Diallo, est en exil, le ministre Ousmane Gaoual Diallo, exclu du parti suite à son entrée au gouvernement, ne cache plus ses ambitions, à savoir la présidence de l’UFDG dans un congrès qui devrait se tenir prochainement.

La date du congrès de l’UFDG n’a pas encore été fixée mais d’ores et déjà, au sein du parti, les militants et les cadres semblent divisés sur la question de la candidature du ministre, de facto favorable à la junte du CNRD.

Voilà des mois qu’Ousmane Gaoual Diallo critique la direction de l’UFDG, l’accusant de semer l’instabilité en refusant tout dialogue avec les autorités de transition et de maintenir frauduleusement, Cellou Dalein Diallo, à la tête du parti, en empêchant la tenue d’un congrès !

Pour la direction, les affaires internes ne concernent plus le ministre, exclu depuis juin 2022. Le vice-président, Fodé Oussou Fofana, rejette ses accusations : « En 2010, on allait aux élections. En 2015, on a fait un congrès. En 2020, il y a eu le troisième mandat de monsieur Alpha Condé avec ce problème de Covid. Je le dis encore, on s’intéresse à l’UFDG parce que c’est le plus grand parti de la Guinée. Mais il y a des partis politiques qui n’ont jamais fait de congrès depuis qu’ils ont été créés. Pourquoi on n’en parle pas ? »

Exclusion contestée en interne

Ancien coordonnateur de la communication de l’UFDG, le ministre Gaoual qui conteste son exclusion, a su se constituer une base de fidèles au sein de la formation, à tel point que certains cadres approuvent anonymement son droit à revendiquer la présidence.

Cellou Dalein Diallo est à la tête du parti depuis 17 ans. Contrairement au vice-président, le secrétaire général adjoint, Mamadou Barry, affirme à RFI que le dernier véritable congrès remonte à 2009 et que ce sont plutôt des conventions qui ont soutenu Cellou Dalein.

Affaiblir l’UFDG ?

La direction n’écarte pas non plus l’hypothèse que le porte-parole du gouvernement soit téléguidé par la junte du CNRD pour affaiblir le parti.

Le secrétaire général adjoint précise que Cellou Dalein Diallo reste le plus populaire auprès des militants, même s’il déplore que l’absence prolongée du chef paralyse, politiquement, le parti.

Par RFI