Le 24 février à Conakry, le Centre d’innovation et de recherche pour le développement, CIRD, a organisé un hommage à Lamine Capi Kamara, enseignant, diplomate, ancien ministre et écrivain. A 84 ans, l’homme et ses œuvres ont été célébrés par sa famille, ses amis, ses proches et collaborateurs.
Les invités d’honneur, des anciens Premiers ministres : Ahmed Tidiane Souaré, François Louncény Fall et Kabinet Komara, des ex-ministres : Baïlo Téliwel Diallo, Makalé Traoré, Hadja Aïcha Bah (facilitatrices), Hadja Mariama Djélo Barry. Il y avait aussi des anciens ambassadeurs, des professeurs, à l’image de Pr Aly Gilbert Ifono.
Mme Safiatou Diallo, fondatrice et administratrice du CIRD, a déclaré que l’hommage anthume au diplomate s’inscrit dans la continuité de ceux posthumes rendus à Williams Sassine, Alimou Camara, Djibril Tamsir Niane, Nadine Bari. « Lamine Capi Kamara fait partie du patrimoine national, pour tout ce qu’il a fait pour son pays en tant qu’enseignant, diplomate, ministre et écrivain. Il a laissé des œuvres colossales pour la postérité. C’est important de lui dire ce que nous pensons de lui et de ses œuvres, il est le symbole de l’unité et a contribué au développement de la Guinée », affirme Mme Diallo. Et de rappeler que Lamine Capi Kamara a traversé des épreuves, avec une « résilience remarquable. En détention sous la révolution, il a fait preuve de force intérieure exceptionnelle, pour résister aux épreuves au Camp-Boiro et au sein de la prison de Kindia. On peut affirmer l’écriture l’a sauvé de la dépression. De ces épreuves, il tiré une force pour toujours affronter l’adversité avec courage. »
Un modèle à suivre
L’ancien Premier ministre, François Louncény Fall, avait évolué dans le staff de Lamine Capi Kamara lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères. « J’ai appris auprès de lui des qualités : rigueur, sérieux. Dans tout ce qu’il fait, il met le sérieux. » Que l’hommage à Capi Kamara « est l’expression des qualités d’humaniste, d’homme de lettre, d’homme de foi. Sa vie symbolise la volonté, la détermination, entre autres. L’homme a vécu des dures épreuves, qui lui ont été injustement imposées. »
De son côté, Hadja Aïcha Bah, ancienne ministre de l’Education nationale, soutient que Lamine Capi Kamara est un modèle pour des générations. « Les mots de l’écrivain, malgré les vicissitudes qu’il a vécues, éveillent les émotions et laissent une empreinte indélébile dans nos cœurs. Ses œuvres nous ont enrichis et continuent de nous enrichir. »
Appel au pardon
Très joyeux, Lamine Capi Camara, l’écrivain, l’ex-ministre, a félicitéle CIRD : « J’avoue que je suis très touché, en même temps surpris et étonné. Je ne pensais pas qu’un tel honneur pourrait se dérouler de mon vivant. Cette célébration m’ouvre le chemin à faire bien ce que je suis en train de faire. A mon âge (84 ans), on peut surtout réfléchir, recueillir la sagesse et la traduire à travers des livres. Je suis très heureux et ému. » Et d’inviter le peuple de Guinée au pardon, « moi je suis pardonneur. »
Lamine Capi Kamara, écrivain, a signé une dizaine d’ouvrages, entre autres : Safrin ou le duel au fouet (1991), Guinée sous les verrous de la révolution (2012), Mariame Waraba ou le destin d’une femme (2015), L’Ex ministre : de l’envers à l’endroit de la politique, les racines de l’avenir, ethnie, partis politiques et cohésion nationale (2022).
Yaya Doumbouya