Le 5 février, Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a été de nouveau entendu par le doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn. Il serait fixé sur son sort dans « les meilleurs délais. »
Sékou Jamal Pendessa a été placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Coronthie, le 22 janvier dernier, par le procureur près le TPI de Dixinn, pour ‘’manifestation non autorisée et publication des données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité’’. « Violée », la procédure a été reprise à zéro, le 30 janvier dernier, par le doyen des juges d’instruction dudit tribunal.
Le secrétaire général du SPPG est désormais poursuivi pour ‘’participation délictueuse à une réunion sur la voie publique, participation délictueuse à un attroupement, complicité et menace à l’ordre public, à la sécurité, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique’’.
Au sortir de plusieurs heures d’audition, Me Faya Gabriel Kamano, du collectif des avocats de Sékou Jamal Pendessa, a dit que « tout est bien passé. Il a un moral haut et fort. La prison n’a pas entamé son courage et sa détermination. Il est convaincu de la justesse et de la légalité du combat qu’il est en train de mener. Un combat dans lequel tout le peuple de Guinée se reconnaît, c’est pourquoi le Conseil de l’Ordre a commis des avocats pour le défendre, aux côtés de ses autres avocats traditionnels. »
Son interrogatoire au fond bouclé, ses avocats ont réitéré leur demande de mise en liberté. « Nous estimons un non-lieu, car les infractions portées contre Sékou Jamal Pendessa ne sont pas fondées. Quelqu’un ne peut être à la fois auteur et complice d’une infraction. Nous espérons que, dans les meilleurs délais, le dossier sera communiqué au parquet pour ses réquisitoires définitifs. A l’issue desquels, nous estimons que le doyen des juges d’instruction saisira l’occasion, prendra le courage en main afin de rendre une ordonnance de non-lieu dans cette affaire », veut croire Me Faya Gabriel Kamano.
Sékou Jamal Pendessa restera en attendant sous les verrous avant d’être situé sur son sort. Quand ? « Dans les meilleurs délais », croient ses avocats. Pendessa a déjà, le confrère a passé quinze jours à la Maison centrale de Coronthie, pour avoir réclamé la fin du musellement de la presse et la restriction de l’internet en Guinée.
Ibrahima Kalil Diallo, le secrétaire général adjoint du SPPG, indique que la procédure judiciaire en cours n’arrête pas la lutte syndicale de se poursuivre. Le SPPG est soutenu par le mouvement syndical guinéen. Celui-ci n’exclut pas d’appeler à une grève générale illimitée afin de faire libérer Sékou Jamal Pendessa, d’arrêter de bâillonner la presse et de restreindre l’internet en Guinée. « On ne va pas se laisser faire. Nous avons beaucoup de respect pour la justice. Mais, connaissant la volonté affichée des autorités du haut sommet de régler des comptes avec notre secrétaire général, on ne va pas rester sans rien faire », ajoute-t-il.
Yaya Doumbouya