Mohamed Diané était de nouveau devant la Chambre de jugement de la CRIEF, Cour de répression des infractions économiques et financières le 13 mars. L’ex-tout puissant ministre de la Défense et des Affaires présidentielles est reparti à la Maison centrale sans être jugé.
Le procès de Mohamed Diané peine à démarrer. Alors que l’ancien ponte du régime déchu croupit en prison depuis bientôt 2 ans, la CRIEF éprouve de sérieuses difficultés à faire prendre l’envol son dossier. A ses audiences, les renvois se succèdent pour une raison ou pour une autre. Ces derniers temps, l’affaire est bloquée à cause des absences répétées de son avocat sénégalais, maître Ciré Clédor Ly. Si aux audiences précédentes le prévenu arguait ne pas être en contact avec son avocat, que celui-ci n’était pas informé des audiences, cette fois-ci Me Ly en personne a écrit à la CRIEF et aux avocats de la partie civile, pour solliciter un autre renvoi. Il aurait justifié son absence par le décès d’un de ses proches. Les parties au procès ne se sont pas opposées, mais demandent à la Cour de concéder un renvoi ultime : « Ce procès a connu plusieurs renvois pour des motifs très légers. La défense fait tout pour ne pas que le procès ait lieu. Si vous renvoyez, puisque c’est un cas de force majeure, que cela soit un renvoi ultime », sollicite Me Pépé Antoine Lama, avocat de la partie civile. Il demande à la CRIEF de hâter les pas, le prévenu devant être fixé sur son sort : « La Cour a l’obligation de juger le docteur Mohamed Diané. Il a besoin de connaître sa situation. Nous ne pouvons plus attendre. »
Le dossier est renvoyé au 20 mars prochain. Mohamed Diané retourne à la Maison centrale sans savoir si son avocat sera en Guinée cette semaine ou non. En tout cas, Me Ciré Clédor Ly sait désormais ce qu’il a à faire, s’il ne veut pas voir son client jugé sans lui.
Yacine Diallo