Le 8 Mars, Journée internationale des droits des femmes, pointe à l’horizon. Les beaux discours se préparent. Les uniformes sont apprêtés. Tout le monde est prêt pour la fête ; les femmes en particulier.
D’ailleurs, elles se préparent à célébrer le 8 Mars comme elles le font pour la Tabaski. Oui, la fête de Tabaski avec des tenues de fête, des déjeuners aux resto et/ou des barbecues faits maison après la grande Mamaya au Palais du Peuple. Certaines iront jusqu’à réclamer une journée chômée payée à leur employeur. Hélas, tout le contraire de l’esprit du 8 Mars.
Lorsqu’on appelle à célébrer le 8 Mars, on appelle à magnifier la contribution majeure des femmes dans leurs différentes sociétés. Car il est important de leur rendre hommage, de mettre l’accent sur leurs mérites et leur contribution en lieu et place de chanter et danser. Et de détourner ainsi le sens du combat des pionnières.
Femmes de Guinée, nous devons comprendre et montrer à nos dirigeants que la journée du 8 Mars ne signifie pas festin et réjouissances en tous genres. Commémorer la journée du 8 Mars ne suffit pas à combler le fossé entre les droits promis sur papier et les réalités quotidiennes sur le terrain. Les inégalités, les discriminations, les stéréotypes fondés sur le genre, ou encore les différences salariales (même à qualifications égales), et tout autre défi auquel font face les femmes sont à prendre très au sérieux.
Mesdames, nous ne devons pas oublier que la journée du 8 Mars constitue une opportunité de réflexion critique sur les progrès accomplis et les lacunes persistantes à combler vis-à-vis du respect de nos droits. C’est un appel à action qui vise à transformer les promesses en actes concrets. Nous pouvons, par exemple, saisir cette occasion où les projecteurs sont braqués sur nous pour signaler l’urgence d’actions tangibles en notre faveur. Nous devrions organiser des campagnes de sensibilisation, de formation, de plaidoyer et de lobbying pour la participation des femmes dans les démarches politiques, et leur implication effective dans des initiatives communautaires.
Engageons-nous, Mesdames, pour des actions collectives afin de remédier aux injustices sociales que nous endurons au quotidien. Œuvrons à créer un monde où chaque être humain puisse réaliser son plein potentiel. Dans ce combat, faisons des hommes nos partenaires et non des adversaires.
Faisons du 8 Mars une journée de célébration des acquis, mais aussi et surtout une journée de lutte et de solidarité pour l’égalité des droits.
Fatoumata B. Barry