La circulation récente de vidéos mettant la nudité de certaines personnalités publiques guinéennes sur les réseaux sociaux depuis quelques jours fait couler encre et salive. Les autorités publiques, pour freiner le phénomène qui s’accentue, tentent de mettre en branle l’action publique, pour mettre le grappin sur les auteurs de la propagation desdites vidéos.
En marge de la rencontre entre les responsables du Conseil national de la transition, CNT, et les associations de presse jeudi 7 mars, le Pro-crieur général près la Cour d’appel de Cona-cris en a fait cas. Fallou Doumbouya dénonce une démission collective : « Ce phénomène porte gravement atteinte à la sécurité de notre pays, au vivre ensemble, à la préservation de l’unité nationale. Nous nous sommes posés la question de savoir pourquoi la recrudescence d’un tel phénomène ? La première des choses, ceux-là qui doivent prévenir ne jouent plus pleinement leur rôle. Si les familles jouent leur rôle, personne ne va livrer à de telles pratiques. La Guinée est un pays de croyants, les religieux doivent conscientiser dans les mosquées, les églises. Il faut impliquer aussi l’Administration du territoire. Toutes ces entités doivent sensibiliser. Il faut aussi former les acteurs de la chaîne pénale. »
Sur le cas du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright montré dans une vidéo indécente, la journaliste, Aminata Conté, soupçonnée d’être derrière la fuite des audio incriminant le ministre est dans les mains des enquêteurs de la DPJ. D’autres journalistes, considérés comme des complices, ont été auditionnés, leurs téléphones saisis. Nouhan Traoré, secrétaire général du ministère de la Sécurité se justifie : « La Loi sur la cyber-sécurité indique que l’auteur de la diffusion des images obscènes est le premier responsable. C’est la première personne à poursuivre. Celui aussi qui partage ces vidéos court des poursuites pénales conformément à la Loi sur la cyber-sécurité. Nous ne devons pas être surpris de constater la saisie des téléphones et des perquisitions. »
Comme pour dire que d’autres interpellations pourraient intervenir dans les prochains jours.
Ce même jeudi, un groupe de femmes a manifesté devant les locaux de l’Office de protection du genre, de l’enfant et des mœurs, Oprogem, à Mafanco, contre la diffusion de ces images. Mais, certaines ont été interpellées par les forces de l’ordre.
Yacine Diallo