Après leur manifestation le 20 mars devant le siège de leur groupe de presse, les travailleurs de CIS-Médias ont saisi d’une plainte le 17 avril l’Inspection générale du travail. Ils réclament à leur employeur 18 mois d’arriérés de salaire.
Le bras de fer se durcit entre les travailleurs de CIS-Medias et la direction générale. Ces derniers ne comptent pas baisser les bras avant la satisfaction de leur principale revendication : le payement de 18 mois d’arriérés de salaire. À l’issue de la manifestation du 20 mars, le SPPG, Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, s’est saisi de l’affaire. Son secrétaire général, Sékou Jamal Pendessa, a promis de mener les démarches pour un dénouement heureux de la crise. Le lendemain, il a rencontré le PDG de CIS-Médias, Mamadou Antonio Souaré, pour lancer les négociations.
Un mois après, pas de résultat satisfaisant, ni de compromis. Les 46 frondeurs de CIS-Médias se sont retrouvés dans une impasse. C’est alors qu’ils décident de passer à la vitesse supérieure. Mercredi 17 avril, Pierre Fatéwa Diawara et ses collègues déposent une plainte à l’Inspection générale du travail, au ministère du Travail et de la fonction publique. Ils ne ferment toutefois pas la porte du dialogue, même s’ils n’excluent pas de saisir la justice. « On a associé le SPPG. Il a joué la médiation avec notre employeur, ça a capoté. Nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure avec l’Inspection générale du travail. Nous avons porté plainte auprès de cette entité, pour lui faire part de la situation qu’on traverse depuis près de deux ans. Il nous a été signifié qu’il y aura une séance de travail la semaine prochaine avec notre employeur. Le rendez-vous est pris pour le 24 avril… Nous voulons juste être rétablis dans nos droits, nous privilégions la voie du dialogue qui est une solution idoine. À l’Inspection générale du travail, nous sollicitons le dialogue pour une résolution à l’amiable », a expliqué Pierre Fatéwa Diawara.
Arriérés ou indemnités de séparation ?
Ce porte-parole des plaignants rapporte que lors des négociations entre le SPPG et Antonio Souaré, les employés ont accepté de percevoir cinq mois d’arriérés de salaire sur 18. La direction de CIS-Medias a voulu faire passer les arriérés de salaire pour des indemnités de séparation. « On a fait appel au SPPG, pour être régularisés. On réclame 18 mois de salaires impayés. À la table des négociations, notre employeur dit qu’il ne peut payer que cinq mois. Nous avons décidé de l’accepter, sur un échelonnement de 6 mois. On attendait pour signer le document. À notre grande surprise, il est mentionné protocole d’accord de séparation à l’amiable. On s’est rendu compte qu’il voulait nous duper, qu’il voulait confondre arriérés et indemnités de licenciement. Nous avons refusé de signer puisque ça ne respecte pas l’accord qu’on avait convenu ».
Les frondeurs de CIS-Medias espèrent trouver une issue à la crise à l’Inspection générale du travail. Au cas échéant, ils menacent de trainer leur employeur devant Dame Thémis.
Abdoulaye Pellel Bah