Jeudi 18 avril. Le tribunal correctionnel de Mafanco a décerné un mandat d’amener contre Madifing Diané, ancien ministre de la Sécu-raté et ancien gouverneur de Labé, qui « refuse » jusque-là de comparaître.
L’ancien ministre est poursuivi par l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) pour « diffamation, discrimination, abus d’autorité et dénonciation calomnieuse », sur la base des articles 361, 363 et 313 du Code pénal. Trois audiences, aucune présence devant le tribunal. Madifing Diané, jugé proche de la junte, fait-il fi à la justice ? En tout cas, le tribunal décide de le faire amener de force à l’audience du 2 mai prochain, afin de s’expliquer.
A la faveur d’une sortie médiatique, l’ancien ministre a, en substance, accusé l’Ufdg de fraude opérée lors de l’élection présidentielle de 2010.
« Refus » de comparaître, ou pas, la juge M’Ballou Traoré, convaincue par la partie civile et le ministère public, attend le prévenu à la barre le 2 mai prochain. Toutefois, Me Kè Touré, avocat (sans vinaigrette) de la défense, indique au tribunal que Madifing Diané était « bel et bien » dans l’enceinte du tribunal le 18 avril, mais « il ne répond plus au téléphone ».
Sur la base des articles 478 et 479 du Code de procédure pénale, la partie civile, comme à l’audience précédente (28 mars), soutient que Madifing Diané ne s’est pas présenté au tribunal et n’a présenté aucune excuse à ses trois absences. A l’audience du 28 mars dernier, ni le prévenu ni son avocat n’étaient présents au tribunal.
Au sortir de l’audience le 18 avril, Me Salifou Béavogui, avocat (sans vinaigrette) de l’Ufdg, déclare : « Nul n’est au-dessus de la loi. Nous, en tant que sentinelle de l’Etat de droit, nous allons continuer à nous battre afin que le respect de la loi soit mieux partagé. Madifing Diané a porté des accusations grotesques contre l’Ufdg et son président. Nous applaudissons la décision des deux mains », se réjouit Me Béavogui, rappelant que devant la justice, il ne doit y avoir ni fort ni faible, ni riche ni pauvre. « Nous irons jusqu’au bout. Il faut que le prévenu donne les raisons et les preuves de ses allégations. L’Ufdg en est victime, traînée dans la boue, c’est inacceptable. Il faut rétablir la vérité face à la désinformation qui peut avoir des forces », conclut l’avocat.
Yaya Doumbouya