Mamadou Baïlo Diallo alias Guidho fulbhè et compagnie étaient de nouveau devant dame Thémis, le 10 mai. Le tribunal ordonne plaidoiries et réquisitions. 

Guidho Fulbhè et ses coaccusés entrevoient le bout du tunnel, est-on tenté de l’affirmer. L’analyse des quatre tablettes saisies sur Mohamed Sow, ordonnée par le juge, Aboubacar Tiro Camara n’a pas donné grand-chose, selon le substitut du pro-crieur, Issouf Fof : « Nous avons eu un retour amer. Les agents de la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie sont revenus nous dire verbalement qu’ils n’ont pas pu les ouvrir ». Cette expertise avait été ordonnée par le tribunal pour savoir s’il est effectif que les éléments du dossier proviennent de ces téléphones, comme l’affirment le ministère public et la Direction générale des renseignements intérieurs (DGRI). Mais elle n’a pas été fructueuse, au grand dam du juge : « Un service d’enquête, saisi par un tribunal, ne peut pas donner une réponse verbale. Nous attendions un rapport», dit-il. «Pourtant, cela s’est passé comme nous l’avons expliqué ici», rétorque Issouf Fofana. Ce dernier était convaincu que les accusés cachaient des choses dans ces tablettes : « C’est une mine d’informations. Leur projet de déstabilisation du pays se trouve dans ces machines», disait-il à l’audience précédente. Une perte de temps selon la défense : « Le procureur savait que les éléments qu’il cherche n’existent pas. Comme il est à court d’arguments, il veut gagner du temps», déclare Me Alpha Amadou DS Bah. Les accusés eux, ont toujours soutenu à la barre que les agents de la DGRI ont écrit ce qu’ils veulent dans les procès-verbaux. 

A l’audience du 26 avril, Guidho Fulbhè a assumé être l’auteur des vidéos à lui attribués, versées dans le dossier de la procédure : « Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, je les ai faites. C’était de la propagande pour inciter l’armée à renverser Alpha Condé.» Le substitut du pro-crieur demande alors au tribunal de requalifier les faits mis à la charge de Guidho Fulbhè : « Tentative d’attentat, de complot contre la république et complicité », en «menace». Selon lui, ces simples vidéos ne peuvent pas constituer une tentative de complot contre la république. La défense prend acte. Le tribunal joint la demande de requalification au fond de la procédure. Il se prononcera pendant la décision finale dans cette affaire. Les avocats de la défense jubilent : « Le dossier commence à s’affaisser. On ne trouve rien dans les tablettes, et on commence à parler de requalification. C’est de bon augure » entonne Me Salifou Béavogui, sourire aux lèvres. Un ouf de soulagement pour l’accusé qui, même s’il venait à être condamné sur la base de la  » menace » ne peut passer plus de deux ans en détention comme le stipule le Code pénal. Le dossier est renvoyé au 17 mai prochain pour plaidoiries et réquisitions. 

Guidho Fulbhè, Mamadou Lamarana Guèssè Diallo, Mohamed Sow, Alpha Abdoulaye Diallo, Mamadou Baïlo Baldé, deux autres accusés hors du bled, Alpha et Mody Sory Barry, sont renvoyés devant le tribunal criminel de Dixinn pour : « Tentative d’attentat, de complot contre la République et complicité.» Cela fait suite à leur appartenance à la Coordination internationale du Fouta-Djalon pour le développement durable et le respect des droits humains (CIFD). Une organisation n’a de cesse de dénoncer les bavures des farces de défense et de sécu-raté sous Alpha Grimpeur et sous le CNRD. 

Yacine Diallo