Alors qu’il peine à obtenir une liberté conditionnelle, Amadou Damaro Camara se battrait contre la maladie. Ses conseils disent craindre le pire, s’il n’est pas évacué à l’étranger.
Amadou Damaro Camara, attendu de nouveau à la barre le 13 mai prochain pour certainement écouter les témoignages clés de deux cadres du Conseil national de la transition, aurait des soucis de santé. Le ponte du RPG arc-en-ciel, alité à l’hôpital de l’Amitié Sino-guinéenne, traverse une mauvaise passe. Ses problèmes de santé ne feraient que s’aggraver, au point qu’il ferait désormais « passer ses ennuis judiciaires au second plan », précise son avocat Me Santiba Kouyaté. Ce dernier et ses confrères de la défense n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme, en déclarant que leur client est « gravement » malade.
Evacuation sanitaire à l’étranger
Le dernier président de l’Assemblée nationale de l‘ère Alpha Condé souffre d’une « neuropathie périphérique » et « d’une symptomatologie » qui se propagent du jour au lendemain, d’après le rapport de son médecin traitant. Selon toujours Me Kouyaté, le service où son client est hospitalisé aurait conclu qu’une évacuation sanitaire hors du pays est nécessaire : « On fait recours au service d’une clinique privée, au frais de notre client, pour retarder la propagation des maladies. Cela est très coûteux. Nous avons besoin du visage humain de la justice, il faut le laisser aller se soigner », plaide l’avocat.
Crainte et opposition du parquet
Mais le parquet spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières s’est opposé à toutes les décisions de mise en liberté rendues en faveur d’Amadou Damaro Camara. Là également, il ne serait pas prêt à lâcher du lest. Il craint que le prévenu ne disparaisse comme l’ancien ministre de l’Environnement. Bénéficiant d’une autorisation de sortie du territoire, pour ses soins, Oyé Guilavogui n’est plus revenu. Même scénario pratiquement pour Michel Kamano qui, lui aussi, prolonge son séjour médical en Europe. « C’est le ministère public qui a pris les dispositions pour qu’il (Amadou Damaro Ccamara, ndlr) se retrouve à l’hôpital, même s’ils veulent faire croire que nous ne faisons rien afin qu’il recouvre sa santé. Nous avons comme l’impression qu’il veut à tout prix se retrouver hors du pays », répond Amiata Kaba, substitut du procureur spécial. Le poursuivant dans ce dossier estime que le prévenu peut bel et bien se soigner en Guinée. Alors que Me Santiba Kouyaté reste convaincu que si rien n’est fait, « ce qui est arrivé à feu Louncény Camara (ancien ministre d’Alpha Condé mort en détention, ndlr) arrivera à notre client. Ce serait dommage».
Yacine Diallo