Une vive altercation survenue le 28 mai entre le président de la Fédération camerounaise de football et le sélectionneur belge que lui a imposé le gouvernement a précipité cette décision.
C’est un psychodrame sans fin qui agite la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). Le 28 mai, Samuel Eto’o, son président, a annoncé le limogeage du Belge Marc Brys, le sélectionneur que lui a imposé le ministère des Sports mais dont il n’a jamais voulu. Il a nommé en lieu et place un staff intérimaire dirigé par Martin Ndtoungou Mpile, avec David Pagou comme sélectionneur adjoint. Ce sont eux qui prépareront les deux prochains matchs des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (contre le Cap-Vert le 8 juin, puis contre l’Angola le 11).
Samuel Eto’o a fait cette annonce à l’issue d’une réunion du comité d’urgence de la Fecafoot, justifiant sa décision par « l’urgence de la préparation des rencontres » de juin, tout en dénonçant les « injures » qu’aurait proférées le technicien belge à son encontre. Quelques heures plus tôt en effet, une vive altercation s’est déroulée dans les locaux de la fédération – et dont les images ont eu tôt fait d’envahir les réseaux sociaux –, lors d’une rencontre entre Samuel Eto’o, Marc Brys, son staff et Cyrille Ntolo, conseiller technique auprès du ministre des Sports, qui a dégénéré.
« Ici, vous n’avez pas la parole », s’est emporté Samuel Eto’o en s’adressant à Cyrille Ntolo, qui tentait de l’empêcher de s’entretenir en tête-à-tête avec le Belge. « Quand je viens au ministère, je vous respecte. Ici, je suis le seul patron. C’est la dernière fois ! Appelez la sécurité et mettez-le dehors ! C’est la dernière fois, vous avez compris ? » Ce après quoi les agents de sécurité de la Fecafoot ont effectivement conduit Cyrille Ntolo vers la sortie.
La Fifa comme arbitre
« Je suis le président, a ensuite poursuivi Eto’o en s’adressant à Marc Brys. Si vous voulez travailler avec nous… Vous êtes entraîneur parce que je vous ai nommé [Eto’o avait finalement reconnu la nomination de Brys]. Vous n’êtes pas entraîneur parce que quelqu’un d’autre vous a nommé. » Et alors que le Belge, prenant acte de l’expulsion du conseiller du ministère, a souhaité à son tour quitter les lieux, Eto’o lui a lancé : « Je vous prie de rester dans cette réunion. Si vous ne restez pas, je suis obligé d’interroger mon comité exécutif comme la loi me le demande. […] Si vous traversez, vous ne reviendrez plus. Arrêtez un peu ce bordel ! Il est temps d’arrêter ce bordel ! » Marc Brys s’en est malgré tout allé et le président de la Fecafoot l’a limogé.
Est-ce enfin l’épilogue d’un feuilleton qui tient le Cameroun en haleine depuis des semaines ? C’est peu probable, la Fédération internationale de football association (Fifa) devant désormais tenter de trancher le contentieux. En attendant, le ministre des Sports et de l’Éducation physique, qui a dans ce bras de fer le soutien du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, a convoqué une réunion ce 29 mai pour préparer les deux prochains matchs. Le premier sera disputé le 8 juin prochain, au stade Ahmadou-Ahidjo de Yaoundé. Reste à savoir quel staff sera sur les bancs ce jour-là. Celui de la Fecafoot ou celui du gouvernement ? Les paris sont ouverts.
Par JeuneAfrique !